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[critique] Florence Porcel, Pandorini

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Pandorini est un roman à clés, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant dans ce livre. C’est un ouvrage de plus sur les abus sexuels dans un milieu de pouvoir, et d’aucuns crient à la lassitude, à la répétition – mais ce n’est pas l’ouvrage de trop. En transposant l’intrigue du milieu des grands médias à celui du cinéma, l’actrice déguise quelque peu la réalité pour mieux en souligner l’universelle vérité : d’où qu’elles se trament, les ficelles de l’agresse sexuelle sont toujours les mêmes (cf l’illustration de couverture).

La victime est jeune, naïve et, c’est là sa faille, atteinte du syndrome de Cendrillon : elle pense que l’amour peut se construire sur un coup de foudre et qu’une carrière dans le cinéma, aussi. Il faut dire que les success stories célébrant les débuts de carrière tonitruants de ceux qui sont « repérés » du jour au lendemain confortent cette illusion. Et même chose pour les Rom com qui déclinent à l’envi le mythe du premier regard foudroyant.

Le coupable est mûr, installé dans une position de pouvoir et, c’est là son vice, atteint du syndrome du Don Juan : il consomme les conquêtes pour mieux redorer son image ; et, au rythme où va la dévoration, la faille narcissique est énorme. Elle se conjugue avec un manque absolu d’empathie pour ses conquêtes, qui ne sont que des proies. Tous les moyens sont bons pour les enchaîner : la flatterie, la fausse promesse, l’entrée par surprise dans l’intimité (par la conversation d’abord, par les actes ensuite), l’insistance, le brouillage de discours entre sexe et amour, l’abandon sans un mot.

Sonnée par une première relation brutale, la jeune femme en vient à développer un syndrome de Stockholm qui lui fait rechercher ce qu’elle devrait fuir pour échapper à son propre sentiment de culpabilité. Puisque je choisis aujourd’hui, c’est que j’ai choisi hier : rien de mal ne s’est donc passé et le mensonge n’en est pas un.

La force et l’intérêt de l’ouvrage de Florence Porcel est de décrire et de décrypter avec un sens aigu de l’analyse et de l’introspection les ressorts des actions de chacun de ses personnages. Il est aussi d’intercaler passages de récits et parodies (d’une ironie mordante) de formats journalistiques (articles de presse écrite, interview radio, interview télé, posts sur les réseaux sociaux) pour faire entendre le choeur dissonant des voix qui s’opposent sur l’agora et pour faire taire, par avance, les arguments des partisans de la culture du viol. Une lecture édifiante et éclairante, dont l’intérêt est loin de se réduire aux révélations qui l’accompagnent.

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(club) Radium girls – Vidéos

Un format court a été consacré aux Radium girls sur France Culture :

Un film est aussi en préparation :

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(club) Radium girls – La douleur des femmes

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On a essayé de discréditer la parole des femmes qui parlaient de leurs corps et leurs douleurs. On leur a reproché d’être hystériques, d’avoir des douleurs nerveuses. Les plaintes des hommes sont davantage prises au sérieux.

Ceci reste une réalité aujourd’hui comme l’illustrent par exemple l’autrice américaine Suzannah Weiss (#My Doctor said) ou le médecin et auteur français Martin Winckler.

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(club) Radium girls- Intersectionnalité

Le cas des Radium girls est intersectionnel. Elles ont longtemps été ignorées non seulement parce qu’elles étaient des femmes mais aussi parce qu’elles étaient des ouvrières. Même si notre point de vue est féministe, on ne peut pas ignorer l’injustice sociale. 

On a deux structures qui empêchent la reconnaissance du préjudice :

·      Le patriarcat ;

·      Le patronat (et peut-être même le système capitaliste).

Il ne suffisait pas d’être un homme pour être protégé, mais d’être un homme « de bonne famille ».

Dans les deux cas, on remarque que ce ne sont pas seulement des individus qui se sont ligués contre ces femmes, mais des systèmes.

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(club) Radium girls – Fantômes

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Les radiums girls sont des femmes fantômes à plusieurs titres :

1)    On les a appelées ainsi car la poussière de radium les faisait rayonner dans le noir.

2)    On les a ignorées, mises en danger et trompées comme si elles ne comptaient pas.

3)    Le radium continue de briller dans leurs os longtemps après leurs morts. C’est d’ailleurs l’analyse des os des premières victimes qui a permis la reconnaissance de l’empoisonnement. Elles sont donc venues après leur mort tourmenter les responsables et aider les autres femmes.

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[club] L’invention de Morel – L’incommunicatibilité amoureuse ?

Le roman de Bioy Casarès se finit sur ces mots : « A celui qui, se fondant sur ce rapport, inventera une machine capable de rassembler les présence désagrégées, j’adresserai une prière : qu’il nous chercher, Faustine et moi, qu’il me fasse entrer dans le ciel de la conscience de Faustine. Ce sera là une action charitable. »

Le narrateur ne réduit pas Faustine à une image ; c’est Morel qui agit ainsi. Et il le fait car elle est morte. Si Morel s’en accommode, le narrateur, lui, aimerait entrer en contact avec Faustine. Mais ce que montre l’invention de Morel, c’est que cette communication est impossible. Cela est propre à son dispositif fictionnel évidemment mais cela me semble aussi symbolique de la difficile communication entre les êtres, tout particulièrement en amour : la parfaite compréhension serait-elle une illusion, un désir inassouvi ?

On rejoindrait en cela la réflexion de Samuel Beckett dans ses pièces comme Oh les beaux jours ou Fin de partie… En dépassant le strict problème des rapports hommes/femmes.

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[club] L’invention de Morel – Désir de possession

Morel me fait penser à un vampire. Il prend les âmes.
Il a besoin de l’énergie de Faustine. De même le narrateur qui était désespéré retrouve une raison de vivre quand il la rencontre. Elle lui donne de l’énergie.
Il n’y a aucune prise en compte de Faustine comme être humain avec des qualités et des besoins.
Si Morel construit la machine, c’est pour la garder avec lui pour toujours. Rendre Faustine immortelle est un moyen de la posséder, de la garder pour lui.
Transformer une femme en fantôme est un moyen de l’assujettir, de la posséder.

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[club] L’invention de Morel – Une machine à produire des fantômes

Morel a inventé une machine qui produit des images avec une âme, des images meilleures qu’au cinéma. Il prétend reproduire ainsi la réalité mais en fait il crée une réalité diminuée. La reproduction de Faustine est une femme qui répète sans cesse les mêmes choses et ne vieillit pas.
Le narrateur ne peut ni lui parler ni la toucher. Elle demeure insensible à ses créations florales. Elle ne ressent pas. C’est un fantôme tout comme l’hologramme de Jules Verne.
En la rendant immortelle, Morel lui a enlevé ce qu’elle avait d’humain, de charnel. Une femme fantôme est une femme désincarnée, diminuée.

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[actualités] Vidéo – « Sculptrices, ni muses ni modèles » sur arte.tv et educarte.tv

Un documentaire diffusé sur Arte récemment sur la place des sculptrices dans l’histoire de l’art :

https://replay.orange.fr/groups/ATE1583516167SCULP/videos?categoryId=000-064-040&channelId=catchuptv_arte

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[club] Les Dames vertes : critique du romantisme

« J’aimais une ombre » écrit Just, exalté. Nous retrouvons ici ce paradoxe romantique : la femme aimée est le personnage principal mais elle n’est pas là, soit parce qu’elle est morte, soit parce qu’elle n’est pas intéressée.
Ici la conclusion du roman, Just n’aimait pas une ombre mais une femme qu’il épouse, donne tort aux romantiques. Il est mieux d’aimer pour de vrai. Il est mieux d’aimer une femme réelle qu’un fantôme.
Si traiter les femmes comme des fantômes est une manière de maltraiter les femmes comme nous le soupçonnons en lançant cette série de discussion, alors George Sand en refusant de les traiter comme des fantômes les traite bien. Elle dénonce d’ailleurs le mariage forcé qu’a subi Mme d’Ionis et lui permet à la fin du roman un mariage d’amour.
Cette fin heureuse est aussi une critique du romantisme où les histoires d’amour se finissent mal.