Honoré de Balzac naît à Tours le 1er prairial de l’an VII (20 mai 1799).
Apprentissage. Il entre au collège des Oratoriens de Vendôme en 1807 où il étudie jusqu’en 1813. En 1814 la famille Balzac monte à Paris et Honoré fréquente la pension royaliste Lepître, puis est mis en pension chez l’abbé Ganser tout en suivant les cours du lycée Charlemagne. Il finit ses études secondaires en 1816 et s’inscrit à la faculté de droit dans le but de devenir notaire. Il commence parallèlement à travailler comme petit clerc chez un avocat puis un tabellion. En 1819 il est bachelier en droit. La famille déménage à Villeparisis en raison de difficultés financières. Honoré refuse de suivre ses parents avec qui il négocie deux années de sursis pour faire ses preuves dans le monde des lettres. Il s’installe donc dans une mansarde près de la Bastille où il doit vivre avec quatre francs par jour. Il écrit une pièce de théâtre, Cromwell, mais un ami de la famille, critique, la juge ennuyeuse. L’avenir littéraire de Balzac semble compromis.
Il décide alors de se lancer dans le roman. Son modèle est le romancier britannique Walter Scott. Il écrit beaucoup et publie sous des pseudonymes. Dans une lettre à sa sœur Laure, il qualifie lui-même ses premières productions de « cochonneries ». Elles vont cependant contribuer à sa formation d’écrivain et lui permettre de progresser tant au niveau du style qu’au niveau du contenu. Quand il se sent prêt, il signe de son vrai nom. En 1829, il publie en avril Le dernier Chouan ou la Bretagne en 1800 puis en décembre la Physiologie du mariage.
L’éternel endetté amoureux. En 1825 il se lance dans l’édition et achète une imprimerie en 1826. C’est un échec qui l’endette. Toute sa vie, même lorsque son activité littéraire sera à son apogée, Balzac sera poursuivi par les créanciers. En 1836, il doit fuir Paris et se cacher. Il mène une vie mondaine au-dessus de ses moyens et se laisse entraîner dans des aventures coûteuses, comme cette aventure immobilière entre 1837 et 1840.
En 1822 alors qu’il commence à peine sa carrière littéraire, il se lie d’amitié avec Laure Berny de vingt-deux ans son ainée qui l’écoute et le soutient. Ils partageront ainsi une amitié sensuelle pendant dix ans. Toute sa vie Balzac recherchera cette figure maternelle auprès des femmes, sans doute parce qu’enfant, il s’est senti abandonné par la sienne. La plus importante de ces amitiés amoureuses commence en 1832. Balzac reçoit une lettre d’une admiratrice ukrainienne signée « l’Etrangère ». Il s’agit de Mme Hanska de qui il va s’éprendre passionnément dès leur première rencontre en 1834. Il devra cependant attendre le décès de son époux en 1842 pour qu’elle l’autorise à l’aimer et encore huit ans pour qu’elle accepte de l’épouser. Le mariage est célébré le 14 mars 1850, cinq mois avant la mort du romancier.
Un travailleur infatigable. Dès ses œuvres de jeunesse, on peut remarquer la très grande capacité de travail de Balzac. Petit à petit il s’installe dans une routine de forçat : ses journées commencent à minuit et il passe huit heures à écrire avant de commencer à traiter le courrier, à corriger les épreuves ou à fréquenter le monde. En plus de son importante production littéraire, des réécritures et des corrections qui épuisent les typographes, il a depuis 1823 des activités de journaliste s’affirmant de plus en plus en faveur du parti légitimiste. En 1839, il essaye de défendre Peytel, un notaire accusé d’un double meurtre et condamné à mort. Il s’attache également à la défense de la propriété littéraire et rédige en 1840 un Code littéraire qui servira, après sa mort, de base aux textes de loi instaurant la protection du droit d’auteur. Son mode de vie cependant contribuera à dégrader sa santé prématurément.
La Comédie Humaine
En 1831 Balzac publie la Peau de Chagrin. Pendant dix ans, il va travailler sans relâche à ce qu’il appellera en 1842 La Comédie Humaine, une fresque peignant la société française de l’époque dans son ensemble, aussi bien la société parisienne que la vie provinciale, les riches que les pauvres, les hommes que les femmes. « J’ai entrepris l’histoire de toute la Société. J’ai exprimé souvent mon plan dans cette seule phrase : une génération est un drame à quatre ou cinq mille personnages saillants. Ce drame, c’est mon livre. » (Lettre à Hippolyte de Castille, 11 octobre 1846). Il sait son projet ambitieux ; il écrit à Mme Hanska en 1844 : «Quatre hommes auront eu une vie immense : Napoléon, Cuvier, O’Connell, et je veux être le quatrième. Le premier a vécu de la vie de l’Europe ; il s’est inoculé des armées ; le second a épousé le globe ; le troisième s’est incarné un peuple ; moi, j’aurai porté une société toute entière dans ma tête». Tous les romans de Balzac participent à la Comédie Humaine, d’où le principe de la réapparition de personnages d’un roman à l’autre. En 1835 dans le Père Goriot, Balzac fait appel à des personnages utilisés en 1833. C’est un tournant dans sa carrière : le roman est un succès, le projet est lancé. Ses meilleurs romans sont à venir.
Il meurt le 18 août 1850 à Paris.
Les Chouans
Le roman est publié pour la première fois en 1829 sous le titre Le dernier Chouan ou la Bretagne en 1800. Il sera réédité et remanié deux fois du vivant de l’auteur : en 1834 sous le titre Les Chouans ou la Bretagne en 1799, puis en 1845 dans le tome XIII de la Comédie Humaine dans la section Scènes de la vie militaire. Les remaniements de l’auteur ont pour but à la fois d’intégrer l’œuvre au projet de la Comédie Humaine et d’alléger le roman d’effets romantiques, il s’éloigne ainsi de son projet initial de roman historique à la Walter Scott. La psychologie du personnage de Marie de Verneuil s’en trouve affinée.
Le roman raconte la tragique histoire d’amour entre le chef de l’insurrection chouanne et Marie de Verneuil, espionne à la solde des républicains.
En 1829 la critique n’accueille pas favorablement le roman. Elle reproche à Balzac une intrigue embrouillée et un style luxuriant. Elle reconnaît cependant une certaine originalité et s’étonne de procédés inédits. Le roman se vend mal.
Par la suite, le roman a été étudié dans l’optique de saisir la genèse de la Comédie Humaine et du style balzacien ou dans le cadre d’études sur les romans historiques.
La critique féministe s’est intéressée aux personnages balzaciens dans la mesure où il décrivait fidèlement la condition féminine notamment dans le mariage.
Bibliographie
Les Chouans, livre de poche, 1972
LUCEY M, Les ratés de la famille, Fayard, 2008.
Pour aller plus loin :
http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6837
http://hbalzac.free.fr/comedie.php
http://www.paris-france.org/musees/balzac/furne/presentation.htm