[photopress:janeausten.jpg,thumb,pp_image] Pride and Prejudice est le premier roman écrit par Austen et il nous plonge dès la première phrase dans son univers : la condition féminine dans la petite bourgeoisie de province. It is a truth universally acknowledged, that a single man in possession of a good fortune must be in want of a wife. La condition de la femme est d’être une wife. Ce qui veut dire qu’avant son mariage elle est une fille à marier comme les sœurs Bennett et qu’après elle devient une marieuse comme Madame Bennett. Il y a bien sûr beaucoup d’ironie dans cette phrase d’ouverture de même que c’est avec ironie qu’Austen décrit Mrs Bennett et ses stratégies pour marier ces filles, mais cette ironie est presque du cynisme car c’est la vérité… La preuve le roman et tous les romans d’Austen. Je pense que Austen exprime de sa souffrance : elle ne s’est pas mariée, le regard des autres a du être terrible… Mrs Bennett est vulgaire et de condition inférieure (c’est répété dans le roman) mais qu’est ce qui la différencie de Lady Catherine, noble dame parmi les dames ?? Toutes les deux ne veulent que marier leur fille. Il y a quelque chose de très tragique dans le roman : la fatalité qui pèse sur les personnages et qui est exprimée à la première phrase : It is a truth universally acknowledged, that a single man in possession of a good fortune must be in want of a wife . Aucun personnage n’y échappe. Tous les hommes recherchent ou ont recherché (Mr Bennett) une épouse, et toutes les femmes veulent se marier.
Il y a cependant de grandes différences entre les personnages, chacune des sœurs Bennett a un caractère différent : c’est un microcosme. Jane, l’ainée, est la plus accomplie ; Lydia, et Kitty qu’elle entraine, est passionnée (p. 70) ;Mary est l’intellectuelle du groupe (p. 70). Austen ne semble pas encourager l’étude pour les femmes.
Trois sortes de mariage, quatre devenirs pour les femmes :
– le mariage de raison, celui de Charlotte Lucas (p. 98) : Mr. Collins to be sure was neither sensible nor agreeable; his society was irksome, and his attachment to her must be imaginary. But still, he would be her husband. – Without thinking highly either of men or of matrimony, marriage had always been her object; it was the only honourable provision for well-educated young women of small fortune, and however uncertain of giving happiness, must be their pleasantest preservative from want.
– Le mariage de “déraison” ou passionné, l’inverse du précédent. C’est celui de Mr et Mrs Bennett (p. 183) : Her father, captivated by youth and beauty, and that appearance of good humour which youth and beauty generally give, had married a woman whose weak understanding and illiberal mind had, very early in their marriage, put an end to all real affection for her. Respect, esteem, and confidence had vanished for ever; and all his views of domestic happiness were overthrown. Ce sera aussi le cas du mariage de Lydia qui ressemble beaucoup à sa mère. La passion conduit au malheur, aux difficultés…
– Le mariage d’amour et de raison. Celui d’Elizabeth et Darcy, de Jane et Mr Bingley.
– Le célibat.