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[club] Emily Dickinson – Poems : Impression générale

Le style est très particulier. Je n’aime pas particulièrement. Très peu de poèmes me touchent. Je suis perplexe quant à l’analyse, ce n’est pas comme un roman. Je pense qu’Emily Dickinson avait une conception de la création littéraire proche de la nôtre. Elle écrivait pour elle, pour ses proches sans véritable souci de plaire ou d’être publiée. C’est ce qui me plait le plus chez cette auteure et ce que je trouve de plus féministe chez elle.
Mots pour qualifier les poèmes de Dickinson : brièveté, humour, émotion, désespoir (parfois il me semble qu’elle a perdu la foi, elle exprime en tout cas une distance avec la religion).
Thèmes dominants de l’œuvre : mort, absence, nature, temps.
J’ai choisi deux poèmes qui m’ont touchés.

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[club] Emily Dickinson – Poems : Edition

Vivre avant l’éveil, édition bilingue Arfuyen « textes anglais », Paris, 1989. Postface de Margherita Guidacci.

+ poèmes en lignes sur http://www.online-literature.com/dickinson/

J’en avais lu il y a quelques années.

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[club] George Eliot – Middlemarch : The Women Question

Quelques mots de George Eliot sur la question des femmes, qui montrent les limites de son féminisme :
“There is no subject on which I am more inclined to hold my peace and learn, than on the « Women Question ». It seems to me to overhang abysses, of which even prostitution is not the worst. Conclusions seem easy as we keep large blinkers and look in the direction of our own private path.
But on one point I have a strong conviction, and I feel bound to act on it, so far as my retired way of life allows of public action. And that is, that women ought to have the same fund of truth placed within their reach as men have…
I have been made rather miserable lately by revelations about women, and have resolved to remain silent in my sense of helplessness.”
Il s’en dégage une sorte de féminisme “élististe” (à la Françoise Giroud ?), qui peut ne pas être tout à fait exempt d’une certaine misogynie (cf, à nouveau, le traitement du personnage de Rosamond).

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[club] George Eliot – Middlemarch : Autre interprétation possible

J’ai l’impression qu’en épousant Casaubon, Dorothea épouse, en quelque sorte, la « carrière » intellectuelle qu’elle ambitionne – Casaubon étant alors lu comme la figure allégorique de la vocation à l’étude et au savoir. Mais cette vocation est ingrate, insatisfaisante, et l’isole plutôt qu’elle ne l’ouvre au monde (voir l’échec du mariage entre Dorothea et Casaubon). C’est autrement qu’elle doit apprendre à vivre ses aspirations, et cette autre manière de les suivre serait incarnée par Ladislaw, qui devient un homme politique, mettant son intelligence au service des autres. La bonne manière de se servir de son intelligence serait-elle donc l’altruisme et non l’érudition solitaire et égoïste ? On retrouverait alors une vision de l’écriture proche de celle de George Sand.

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[club] Adaptations cinématographique des oeuvres étudiées

Jane Eyre (1934, William Christy Cabanne)
Jane Eyre (1957)
Jane Eyre (1971, Delbert Mann)
Jane Eyre (1996, Franco Zeffirelli)
Jane Eyre (1997, Robert Young- pour la TV)

Wuthering Heights (1939, William Wyler)
Wuthering Heights (2003, Suri Krishnamma- comédie musicale pour MTV)
Wuthering Heights (1985, Jacques Rivette)
Wuthering Heights (1992, Peter Kosminsky)

PRIDE and PREJUDICE
1940 Robert Z. Leonard
1995 Simon Langton (pour la TV avec le beau Colin!!)
2005 Joe Wright

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[club] George Eliot – Middlemarch : Avis de Virginia Woolf

“the magnificient book which all its imperfections is one of the few english novels for grown up people”

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[club] George Eliot – Middlemarch : Rosamond

Rosamond incarne la frivolité et l’orgueil de la petite bourgeoise. Elle rappelle le personnage de Rosalie dans Agnes Grey…Mon faible pour ce type de personnage (mélange de perversité et d’innocence) me pousse à citer ce beau passage qui à mon avis se passe de commentaires.
« The shock to Rosamond was terrible. It seemed to her that no lot could be so cruelly hard as hers to have married a man who had become the centre of infamous suspicions. In many cases it is inevitable that the shame is felt to be the worst part of crime; and it would have required a great deal of disentangling reflection, such as had never entered into Rosamond’s life, for her in these moments to feel that her trouble was less than if her husband had been certainly known to have done something criminal. All the shame seemed to be there. And she had innocently married this man with the belief that he and his family were a glory to her! She showed her usual reticence to her parents, and only said, that if Lydgate had done as she wished he would have left Middlemarch long ago. ” (chapitre 75)

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[club] George Eliot – Middlemarch : Le secret du mariage réussi

Thème proche du post précédent.
Dorothea incarne la passion et c’est la passion que l’auteur critique. A l’inverse Mary incarne la sincérité la tempérance et la raison. Elle fera un mariage heureux.
Les mariages malheureux sont ceux que l’on fait par passion. Passion totale pour Dorothea, passion d’orgueil pour Casaubon. Passion esthétique pour Lydgate, passion d’orgueil pour Rosamond. Ces mariages sont conclus trop vite dans la fièvre, sans réflexion et très vite ils se révèlent être un mauvais choix. Le temps et la patience sont les secrets du mariage réussi. Dans le finale l’auteure félicite Mary et Fred parce qu’ils ont pris leur temps. Leur mariage sera réussi. De même la chance de Sir James est que Dorothea lui ait dit non et sans passion il a pu se tourner vers Celia.

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[club] George Eliot – Middlemarch : Les femmes dans le roman

Dorothea serait le personnage auquel l’auteure s’identifie selon Virginia Woolf (je pense que c’est vrai en lisant la biographie de George Eliot). Elle incarne ce qui est au centre de ces romans : « a deep feminine passion for goodness ». En effet le roman débute par un épisode de la vie de Sainte Thérèse d’Avila : l’élan d’une enfant brisé par un rappel à la réalité. Cependant cet élan annonce une nature passionnée qui a besoin d’une vie épique. La sainte l’ a trouvée avec la réforme du carmel. Mais beaucoup de jeunes filles ne trouvent pas de vies épiques ce qui fait beaucoup de vies gâchées. « Here and there is born a Saint Theresa, foundress of nothing, whose loving heart-beats and sobs after an unattained goodness tremble off and are dispersed among hindrances, instead of centring in some long-recognizable ». Le finale confirme que les Theresa et les Antigone sont des exceptions et le lot de la plus part est le malheur et la frustration.
Dorothea est une de ces theresa qui s’ignorent. C’est la passion qui la conduit à épouser Casaubon et la voue au malheur. La pauvre est doublement frustrée. Sur le plan intellectuel, Casaubon la renvoit à son ignorance à ses limites. « Dorothea seized this as a precious permission. She would not have asked Mr. Casaubon at once to teach her the languages, dreading of all things to be tiresome instead of helpful; but it was not entirely out of devotion to her future husband that she wished to know Latin and Creek. Those provinces of masculine knowledge seemed to her a standing-ground from which all truth could be seen more truly. As it was, she constantly doubted her own conclusions, because she felt her own ignorance: how could she be confident that one-roomed cottages were not for the glory of God, when men who knew the classics appeared to conciliate indifference to the cottages with zeal for the glory? Perhaps even Hebrew might be necessary – at least the alphabet and a few roots – in order to arrive at the core of things, and judge soundly on the social duties of the Christian. And she had not reached that point of renunciation at which she would have been satisfier’ with having a wise husband: she wished, poor child, to be wise herself. Miss Brooke was certainly very naive with al: her alleged cleverness.” On retrouve un thème que nous avons déjà rencontré : les femmes ne doivent pas en savoir trop, c’est une preuve d’orgueil et un manque de respect envers Dieu. Sur le plan sexuel, Dorothea est également frustrée : son mari est un vieillard qui ne la comble pas, la délaisse. « To those who have looked at Rome with the quickening power of a knowledge which breathes a growing soul into all historic shapes, and traces out the suppressed transitions which unite all contrasts, Rome may still be the spiritual centre and interpreter of the world. But let them conceive one more historical contrast: the gigantic broken revelations of that Imperial and Papal city thrust abruptly on the notions of a girl who had been brought up in English and Swiss Puritanism, fed on meagre Protestant histories and on art chiefly of the hand-screen sort; a girl whose ardent nature turned all her small allowance of knowledge into principles, fusing her actions into their mould, and whose quick emotions gave the most abstract things the quality of a pleasure or a pain; a girl who had lately become a wife, and from the enthusiastic acceptance of untried duty found herself plunged in tumultuous preoccupation with her personal lot. The weight of unintelligible Rome might lie easily on bright nymphs to whom it formed a background for the brilliant picnic of Anglo-foreign society; but Dorothea had no such defence against deep impressions. Ruins and basilicas, palaces and colossi, set in the midst of a sordid present, where all that was living and warm-blooded seemed sunk in the deep degeneracy of a superstition divorced from reverence; the dimmer but yet eager Titanic life gazing and struggling on walls and ceilings; the long vistas of white forms whose marble eyes seemed to hold the monotonous light of an alien world: all this vast wreck of ambitious ideals, sensuous and spiritual, mixed confusedly with the signs of breathing forgetfulness and degradation, at first jarred her as with an electric shock, and then urged themselves on her with that ache belonging to a glut of confused ideas which check the flow of emotion. Forms both pale and glowing took possession of her young sense, and fixed themselves in her memory even when she was not thinking of them, preparing strange associations which remained through her after-years. Our moods are apt to bring with them images which succeed each other like the magic-lantern pictures of a doze; and in certain states of dull forlornness Dorothea all her life continued to see the vastness of St. Peter’s, the huge bronze canopy, the excited intention in the attitudes and garments of the prophets and evangelists in the mosaics above, and the red drapery which was being hung for Christmas spreading itself everywhere like a disease of the retina.”
Et en mourant, il veut que ce malheur et cette frustration perdure en lui interdisant d’épouser Will. La faute en est à la passion : son orgueil à lui, son besoin d’épisme à elle. Le problème est que Dorothea ne sait pas quoi faire de son énergie, de son désir. Ainsi le narrateur décrit ainsi les Theresea : « Their ardor alternated between a vague ideal and the common yearning of womanhood ; so that the one was disapproved as extravagance and the other condemned as a lapse »
Celles qui son heureuses ce sont les héroïnes ordinaires comme Mary. Au fond ce sont elles les vraies féministes parce qu’elles parviennent à l’amour et au bonheur. Elles assument pleinement leur féminité.

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[club] George Eliot – Middlemarch : Impression générale

Très très complet. Peut-être trop. Il y a des intrigues secondaires qui à mon avis étaient inutiles ou alors il aurait fallu écrire deux livres.
Le roman me rappelle beaucoup le Portrait of a lady d’Henry James, la relation Dorothea/ Casaubon rappelle le piège dans lequel tombe l’héroïne de James.
Il y a des références historiques mais je connais trop peu l’histoire de l’Angleterre pour les saisir. Je le regrette.
Autrement nous retrouvons des thèmes qui maintenant nous sont familiés : le mariage d’amour ou de raison ? les préjugés sur les rangs, le droit des femmes à l’amour et au bonheur…Mais vraiment je préfère Jane Austen.