[photopress:Famille_Stamaty_par_Ingres.jpg,thumb,pp_image] Susan Moller Okin remarque que la plupart des théoriciens de la justice sociale ont une vision idéalisée de la famille. Rawls y voit, par exemple, le lieu où l’enfant intègre la notion de justice, notion dont l’intellection est suscitée par les sentiments d’amour et de bienveillance mutuelle censés lier naturellement ses membres.
[photopress:okin.gif,thumb,pp_image]Deux problèmes se posent alors : d’abord, il est évident que toutes les familles sont loin de correspondre à un tel idéal, sans pour autant que les enfants qui en sont issus soient dépourvus de tout sens de ce qu’est la justice ; ensuite, cette définition de la genèse de la notion de justice chez Rawls semble aller totalement à l’encontre de ce qu’il dit, par ailleurs, de la manière dont conduire les individus à déterminer ce qui est juste dans une société, à savoir ce voile d’ignorance qui les oblige à adopter une vision objective et rationnelle de la distribution des biens devant être mise en place dans une société à construire.
Rationalité contre émotion : la justice relève-t-elle de la réflexion ou du sentiment? Dans tous les cas, la famille n’a rien à voir avec son développement, et ce n’est donc pas parce qu’une femme se consacrera à son rôle de mère qu’elle participera pour autant au maintien, dans la société, d’un bon niveau de justice interpersonnelle.