Je souhaitais relever le peu d’écho que le traité de Poulain eut à son époque. Peu d’écho auquel il était le dernier à s’attendre ! Poulain souhaitait pouvoir répondre à des contradicteurs et s’attendait à susciter une virulente polémique… Et rien ! Il dut écrire lui-même les objections qu’il aurait souhaité combattre, comme s’il se livrait au vieil exercice médiéval de la disputatio (examen des arguments « pour » puis des arguments « contre », ou inversement).
Il est vrai que les traités féministes en tant que tel n’étaient pas nombreux à l’époque. Mais nous avons vu, à travers nos lectures, que beaucoup d’oeuvres, romanesques ou théâtrales, traitaient de la question des femmes. Les Précieuses, critiquées de manière presque unanime, même par Poulain, qui fait d’elles un portrait satirique (p. 164). Poulain épingle leur orgueil et leur vanité, leur goût pour l’artifice et leur dédain pour le mari. Mais il occulte qu’à travers le mari, c’est l’institution du mariage que les Précieuses méprisent, et méprisent en acte, pas seulement en théorie!
Cela rejoint un des posts précédents : et si les oeuvres de fiction et les comportements quotidiens de certains n’avaient pas, en l’occurrence, fait davantage pour la cause des femmes qu’un traité de philosophie ?