Un certain nombre d’auteurs sont allégués par Marie de Gournay comme des autorités à imiter et en lesquelles avoir confiance, parmi lesquels on trouve quelques philosophes : Platon expose l’égalité des sexes dans la République, c’est un bon point pour la cause des femmes. Quant à Aristote, il « n’a point contredit l’opinion qui favorise les dames » selon Marie de Gournay… Ce qui est une curieuse façon de lire la Politique, où il est dit que la femme a, comme l’esclave, une âme faite pour servir et non pour commander !
Une autorité plus curieuse pour l’époque : Montaigne, qui n’a pas alors obtenu les galons dont il jouit aujourd’hui. Montaigne est mort au moment où Marie de Gournay rédige son Egalité des hommes et des femmes, il ne peut donc contredire son auteur… En aurait-il été tenté ? En effet, Marie de Gournay met en avant que si Montaigne observe qu’il est rare de trouver des femmes « dignes » de commander, cela est la faute de leur éducation. Or Montaigne a écrit dans les Essais qu’il ne servait à rien d’instruire les femmes à autre chose qu’à être de bonnes épouses…
Marie de Gournay ferait-elle une lecture partisane des philosophes ?







