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[club] Hilda Doolittle – Questions posées à la psychanalyse

Le cas d’H.D, comme le souligne Elisabeth Roudinesco dans sa préface, pose deux questions à la psychanalyse :

1) Comment rendre compte de l’homosexualité ou de la bisexualité?  Dans la théorie freudienne comme dans la théorie kleinnienne, ce sont des perversions. Freud pourtant n’éprouve pas le besoin de guérir H.D de sa bisexualité… Il se montre tolérant, mais il ne peut pas l’expliquer.

2) Comment psychanalyser des artistes? La création artistique est déjà un moyen de sublimation, les artistes ne sont donc pas des patients comme les autres. HD attache de l’importance à travailler avec un analyste qui respecte sa création (p.199)

 

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[club] Hilda Doolittle – Le rapport analyste/patient(e?)

La correspondance entre Freud et Hilda, reproduite en fin de volume, évoque, par son ton, celle entre Freud et Lou-Andréas Salomé. On y trouve la même familiarité : Freud demande des services à sa patiente, échange avec elle des impressions de lecture… On est bien loin de la distance établie entre analyste et patient d’aujourd’hui !

Elisabeth Roudinesco rappelle, en préface, que Freud avait psychanalysé lui-même sa fille Anna… Avait-il la même proximité avec ses patients masculins? Si on pense par exemple à son analyse de Jung, on serait tenté de répondre par l’affirmative.

Il n’y aurait donc pas de spécificité du rapport analyste/patiente mais une particularité du rapport analyste/patient (au neutre) chez Freud : celle d’une proximité, d’une connivence, qui évoque plus l’amitié que la relation thérapeutique.

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[club] Hilda Doolittle – Une singulière patiente

La biographie de l’auteur, présentée par Elisabeth Roudinesco en préface, est très surprenante : Hilda Doolittle semble avoir enfreint toutes les règles de la morale de son époque. Elle vit sa bisexualité assez librement et adopte un modèle parental pour sa fille qui va bien plus loin que les débats actuels qui agitent notre société. Pourquoi, dans ce cas, vouloir être psychanalysée ?

Elisabeth Roudinesco nous l’indique : Hilda « ne souffrait de rien qui fût guérissable par une cure ». Son problème : la mélancolie, le besoin de protection, la soumission. On est loin de Marie Bonaparte et de la définition claire d’un symptôme à traiter.

Aussi le récit de son analyse prend-t-il la forme d’évocations multiples, de texte littéraire de réminiscence plus que de compte-rendu d’un travail analytique. La littérature s’immisce dans la construction, par paragraphe décousus, dans le style, très travaillé, dans l’allégorisation de Freud en personnage du Professeur, dans les citations qui émaillent le texte.

On peut dès lors se demander si la cure analytique n’a pas été, pour Hilda, une expérience de vie destinée à nourrir son art plutôt qu’une thérapie à proprement parler.

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[club] Marie Bonaparte – Loin de tout

princessemarie2004La question centrale que se pose Marie Bonaparte lors de sa psychanalyse, celle qui la fait rechercher des liaisons adultérines et la pousse à se faire opérer, c’est celle-ci : pourquoi est-elle frigide ? Qu’elle affronte le problème avec autant d’aplomb et aussi peu de discrétion peut étonner, si l’on se replace dans le contexte historique et idéologique des années d’entre-deux-guerre. La facilité avec laquelle elle parle de ses liaisons dans ses écrits autobiographiques étonne également: certes, elle a compris l’homosexualité de son mari (qui ne l’avait peut-être pas compris lui-même?), mais était-ce assez pour faire sauter le verrou de la morale et des bienséances ?

Face à cette impudeur fondamentale se dresse une incapacité à s’investir dans quoique ce soit : elle n’est pas présente pour ses enfants, renvoie à son mari le miroir de son indifférence, ne parvient pas à aimer ses amants (je pense à Aristide Briant), ne se passionne pour rien avant la psychanalyse. Comme si tout l’effleurait sans jamais l’atteindre, sans jamais la modifier. Etrange personnalité… Propre à être analysée, d’autant plus si on évoque l’hypocondrie de son adolescence, qui rappelle par certains traits les troubles hystériques dont le traitement lança la réflexion de Freud quant à une autre manière de soigner ces maux.

Je relève donc ce paradoxe, qui me semble fondamental chez Marie Bonaparte : à la fois audacieuse et distanciée, impudique et désinvestie.

A moins que ceci explique cela ?

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[club] Marie Bonaparte – Oeuvre

marie4bisJ’ai fait une recherche rapide et il me semble que les ouvrages de Marie Bonaparte ne sont pas disponibles (En occasion, on doit pouvoir trouver Sexualité de la femme et Topsy, les raisons d’un amour)

C’est dommage. Cela réduit son rôle à celui de princesse et traductrice de Freud, alors qu’elle était aussi analyste

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[club] Marie Bonaparte – Une vie de femme à méditer

Marie_Bonaparte_et_ses_enfants_Pierre_et_Eugénie_de_GrèceMarie Bonaparte est une femme d’action et une intellectuelle. Pendant la guerre elle refuse l’occupation, aide les émigrants (dont Freud) sans être engagée en politique, elle est cohérente et honnête dans ses choix de vie.

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[club] Marie Bonaparte – Une vie transformée par la psychanalyse

F2.largeLa découverte de la psychanalyse est pour Marie une révélation. La psychanalyse va donner un sens à sa vie, lui permettre de s’épanouir, d’utiliser son intelligence et son énergie.

D’autre part, être psychanalysée va l’aider à dépasser ses névroses, à pouvoir mieux comprendre son passé et assumer ses contradictions (frigidité, amours adultères, besoin d’utiliser son intelligence….). Elle peut ainsi être heureuse et faire quelque chose de sa vie. Le cas de Marie illustre le but de la psychanalyse : rendre la vie possible.  Marie va choisir de réinvestir ce que la psychanalyse lui apporte (énergie, équilibre…) dans la psychanalyse, mais d’autres patients pourront faire d’autres choix et le réinvestir dans une autre activité.

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[club] Marie Bonaparte – Une fille de Freud

  1. Bertin-Celia-Marie-Bonaparte-Livre-396911430_MLMarie Bonaparte est une « fille » de Freud, fille intellectuelle tout comme Lou-Andréas Salomé. Et de même nous pouvons remarquer qu’elle entretient une relation particulière avec le découvreur de l’Inconscient. Elle est avec Anna Freud son héritière et luttera jusqu’au bout pour défendre sa pensée. Cela est particulièrement visible dans son opposition à Lacan (tandis qu’Anna dans le monde anglophone s’oppose à Mélanie Klein).

N’est-il pas intéressant de remarquer que Freud a été trahi par ses « fils » (Jung, Abraham…) mais compris par ses « filles »?

Mais ne sont-elles que les « filles de » ou sont-elles également les mères de?

Je pense que des trois seule Anna Freud peut être considérée comme la mère d’une théorie propre ayant permis à la psychanalyse une avancée. Ni Marie Bonaparte ni Lou Andréas-Salomé n’ont permis des avancées théoriques majeures.

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[club] Lou Andreas-Salomé/Freud – Différences des sexes, de quel côté est-elle ?

Nietzsche_paul-ree_lou-von-salome188Lou Andreas-Salomé est une femme, libre, psychanalyste. On s’attend donc à la voir défendre la cause des femmes.

Or, comme toujours, elle semble très fidèle à Freud (à la différence des grandes figures de la psychanalyse Hélène Deutsch, Mélanie Klein…).

Le 30 juin 1916, Lou rend hommage à la psychanalyse, remercie la Société pour  ses réunions. « Ainsi chacun des sexes, à la fois séparés et unis, accomplit selon les rôles qui lui incombe, l’homme se bagarre et la femme remercie »

p.83 Elle parle d’Anna qu’elle ne connaît pas encore, on est en août 1917 : « N’est-elle pas devenue adaptatrice de langues étrangères? Et peut-être écrivain dans sa propre langue? Ce serait une belle transposition de son père dans le féminin ». Pourquoi ne la voit-elle pas psychanalyste? Pourquoi les femmes artistes correspondraient aux hommes psychanalystes?

Cependant ses patients lui font remarquer des similitudes entre les deux sexes. p88. Elle remarque que l’angoisse de castration  peut être commune aux deux sexes. p. 140 elle s’étonne de trouver la même chose chez les filles et les garçons

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[club] Lou Andreas-Salomé/Freud – Anna Freud

annafreudDans cette correspondance apparaît une figure dont nous allons bientôt discuter : Anna Freud, la fille de Freud.

Elle apparaît discrètement (Lou ne la rencontre qu’en 1921) et petit à petit elle s’impose…

Anna est s’abord nommée « fille-Anna »; Lou la considère toujours comme la fille de, même si c’est une amie. Puis elle ne l’appelle plus systématiquement voire plus du tout, preuve que Anna s’impose.

De plus, Lou entretient une correspondance avec Anna. Elle ose lui parler de ses difficultés et de sa santé. Anna répète semble-t-il à son père, ce que Lou accepte…