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(club) Anna Freud : Masculine?

ifreuda001p1La biographe insiste beaucoup sur la masculinité d’Anna Freud (p.75). Elle se réfère pas à la théorie freudienne selon laquelle le masculin et le féminin coexiste chez chacun. Les filles pour devenir femmes devront accepter la blessure narcissique et renoncer au phallus, sinon elles vivront un complexe de masculinité.  Anna n’est pas un complexe de masculinité. Ou si ?

Je pense qu’Anna, comme d’autres femmes psychanalystes, sont des remparts à des interprétations trop simplistes ou conservatrices de la psychanalyse quant à la castration ou à l’envie de pénis. Anna est ainsi tout à fait disposée (p.430) à reconnaître que certaines remarques de son père étaient liées à des phénomènes sociaux comme l’exclusion des femmes du monde du travail.

Elle refuse simplement de penser que les différences entre les hommes et les femmes ne sont que le produit de la société. Pour les freudiens, la différence des sexes est radicale et les deux sexes souffrent de l’impossibilité d’être l’autre sexe.

Cependant ce qui est dérangeant avec cette insistance sur le côté masculin d’Anna, c’est cette impression que ce qui est positif (la sublimation, la création, l’action…) est masculin quand ce qui est négatif est féminin.

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[club] Anna Freud – Inceste symbolique ?

AF_and_SFSi le rapport au père est si prégnant dans la vie d’Anna Freud, c’est parce que ce père est célèbre, qu’elle a choisit la même voie que lui, a gardé le même patronyme et a été son héritière intellectuelle et la garante de cet héritage.

Si l’on se penche à présent sur le rapport du père à sa fille, au moins une chose est très dérangeante : le fait qu’il la psychanalyse. Nous avons déjà dit que les règles de la cure analytique n’étaient pas les mêmes au début de la psychanalyse et maintenant ; mais on peut tout de même se demander comment Freud n’a pas envisagé le fait que cette trop grande proximité entre un analyste et son patient pouvait être dévastatrice. En dévoilant ses rêves et ses fantasmes à son père, c’est la frontière symbolique de l’intimité qui est brisée par Anna sur la demande de son père.

Cela équivaut-il à un inceste symbolique ?

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[club] Anna Freud – La question du père, encore

479235_imagnoA son corps défendant, Anna Freud pose la question, éminemment psychanalytique, du poids du père dans la vie sentimentale d’une fille.

Elle ne s’est en effet jamais mariée mais a mené sa vie aux côtés d’une autre femme. Une interprétation hâtive y verrait un moyen de ne pas se détacher du père. Mais qu’en était-il vraiment ? Faut-il y voir un détour pour éviter un conflit, une séparation, ou un choix pleinement conscient pour épouser, justement, une voie difficile à suivre à son époque ?

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[club] Anna Freud – La fille de

Anna-Freud-psychology-1348083-600-400C’est un lieu commun, mais il est difficile de commencer à parler d’Anna Freud sans commencer par signaler qu’elle est la fille de Sigmund Freud.

C’est un élément important de sa biographie.

Parce qu’elle est la fille de Freud, elle a très tôt entendu parler de psychanalyse et a facilement été introduit auprès de psychanalystes.

Parce qu’elle est la fille de Freud, elle a été analysée par Freud.

Parce qu’elle est la fille de Freud, elle a hérité des papiers de Freud, de la gestion de sa découverte… Parce qu’elle est la fille de Freud sans doute, elle a parlé en son nom après sa mort, s’est efforcé de défendre son héritage.

Cependant il serait très injuste de s’arrêter là. Anna Freud était beaucoup plus que la fille de Freud.

1°) Elle était une des filles de Freud, une des enfants de Freud. Elle n’était ni l’unique, ni la favorite. Elle n’avait même pas été désirée.

2°) Elle n’a pas été choisie pour hériter, elle n’a pas été forcée à la psychanalyse. Elle a choisi seule la psychanalyse, ce que ses frères et soeurs n’ont pas fait. Elle a mené une vie très active, a lié sans cesse pratique et théorie. Elle a pris des décisions, fait des choix…. Je pense que suivre son père, le défendre était un choix conscient

3°) Elle a enrichi la psychanalyse. Elle a apporté de nouveaux concepts, a développé la psychanalyse des enfants. Elle a fait bien plus que protégé la théorie de son père.

4°) Peut-être que si le père n’était pas si important en psychanalyse, on soulignerait moins qu’Anna Freud est la fille de Freud…. Je pense que ce serait mieux parfois… Il faut un peu laisser tomber la symbolique du père et se concentrer sur Anna, son travail, ses découvertes.

 

 

4°)

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[club] Hilda Doolittle – Questions posées à la psychanalyse

Le cas d’H.D, comme le souligne Elisabeth Roudinesco dans sa préface, pose deux questions à la psychanalyse :

1) Comment rendre compte de l’homosexualité ou de la bisexualité?  Dans la théorie freudienne comme dans la théorie kleinnienne, ce sont des perversions. Freud pourtant n’éprouve pas le besoin de guérir H.D de sa bisexualité… Il se montre tolérant, mais il ne peut pas l’expliquer.

2) Comment psychanalyser des artistes? La création artistique est déjà un moyen de sublimation, les artistes ne sont donc pas des patients comme les autres. HD attache de l’importance à travailler avec un analyste qui respecte sa création (p.199)

 

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[club] Hilda Doolittle – Le rapport analyste/patient(e?)

La correspondance entre Freud et Hilda, reproduite en fin de volume, évoque, par son ton, celle entre Freud et Lou-Andréas Salomé. On y trouve la même familiarité : Freud demande des services à sa patiente, échange avec elle des impressions de lecture… On est bien loin de la distance établie entre analyste et patient d’aujourd’hui !

Elisabeth Roudinesco rappelle, en préface, que Freud avait psychanalysé lui-même sa fille Anna… Avait-il la même proximité avec ses patients masculins? Si on pense par exemple à son analyse de Jung, on serait tenté de répondre par l’affirmative.

Il n’y aurait donc pas de spécificité du rapport analyste/patiente mais une particularité du rapport analyste/patient (au neutre) chez Freud : celle d’une proximité, d’une connivence, qui évoque plus l’amitié que la relation thérapeutique.

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[club] Hilda Doolittle – Une singulière patiente

La biographie de l’auteur, présentée par Elisabeth Roudinesco en préface, est très surprenante : Hilda Doolittle semble avoir enfreint toutes les règles de la morale de son époque. Elle vit sa bisexualité assez librement et adopte un modèle parental pour sa fille qui va bien plus loin que les débats actuels qui agitent notre société. Pourquoi, dans ce cas, vouloir être psychanalysée ?

Elisabeth Roudinesco nous l’indique : Hilda « ne souffrait de rien qui fût guérissable par une cure ». Son problème : la mélancolie, le besoin de protection, la soumission. On est loin de Marie Bonaparte et de la définition claire d’un symptôme à traiter.

Aussi le récit de son analyse prend-t-il la forme d’évocations multiples, de texte littéraire de réminiscence plus que de compte-rendu d’un travail analytique. La littérature s’immisce dans la construction, par paragraphe décousus, dans le style, très travaillé, dans l’allégorisation de Freud en personnage du Professeur, dans les citations qui émaillent le texte.

On peut dès lors se demander si la cure analytique n’a pas été, pour Hilda, une expérience de vie destinée à nourrir son art plutôt qu’une thérapie à proprement parler.

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[club] Marie Bonaparte – Loin de tout

princessemarie2004La question centrale que se pose Marie Bonaparte lors de sa psychanalyse, celle qui la fait rechercher des liaisons adultérines et la pousse à se faire opérer, c’est celle-ci : pourquoi est-elle frigide ? Qu’elle affronte le problème avec autant d’aplomb et aussi peu de discrétion peut étonner, si l’on se replace dans le contexte historique et idéologique des années d’entre-deux-guerre. La facilité avec laquelle elle parle de ses liaisons dans ses écrits autobiographiques étonne également: certes, elle a compris l’homosexualité de son mari (qui ne l’avait peut-être pas compris lui-même?), mais était-ce assez pour faire sauter le verrou de la morale et des bienséances ?

Face à cette impudeur fondamentale se dresse une incapacité à s’investir dans quoique ce soit : elle n’est pas présente pour ses enfants, renvoie à son mari le miroir de son indifférence, ne parvient pas à aimer ses amants (je pense à Aristide Briant), ne se passionne pour rien avant la psychanalyse. Comme si tout l’effleurait sans jamais l’atteindre, sans jamais la modifier. Etrange personnalité… Propre à être analysée, d’autant plus si on évoque l’hypocondrie de son adolescence, qui rappelle par certains traits les troubles hystériques dont le traitement lança la réflexion de Freud quant à une autre manière de soigner ces maux.

Je relève donc ce paradoxe, qui me semble fondamental chez Marie Bonaparte : à la fois audacieuse et distanciée, impudique et désinvestie.

A moins que ceci explique cela ?

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[club] Marie Bonaparte – Oeuvre

marie4bisJ’ai fait une recherche rapide et il me semble que les ouvrages de Marie Bonaparte ne sont pas disponibles (En occasion, on doit pouvoir trouver Sexualité de la femme et Topsy, les raisons d’un amour)

C’est dommage. Cela réduit son rôle à celui de princesse et traductrice de Freud, alors qu’elle était aussi analyste

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[club] Marie Bonaparte – Une vie de femme à méditer

Marie_Bonaparte_et_ses_enfants_Pierre_et_Eugénie_de_GrèceMarie Bonaparte est une femme d’action et une intellectuelle. Pendant la guerre elle refuse l’occupation, aide les émigrants (dont Freud) sans être engagée en politique, elle est cohérente et honnête dans ses choix de vie.