Anna Freud a livré une théorie sur les étapes-clés du développement de l’enfant. Parmi eux, le passage du jeu au travail. En cela, et en d’autres points, elle diffère de Mélanie Klein pour qui la cure intègre le jeu.
Cette question du statut du jeu me semble fondamentale, aujourd’hui plus que jamais, en pédagogie. Nombreux sont en effet les discours (notamment gouvernementaux) qui, aujourd’hui, prônent une autre manière d’enseigner, plus ludique et plus axée sur les compétences que sur les savoirs. Or, si l’on suit Anna Freud, adopter le jeu dans l’apprentissage à un moment où l’enfant est prêt à passer du jeu au travail, c’est l’infantiliser au lieu d’accompagner son développement.
Prendre en compte l’âge de l’élève pour y adapter sa pédagogie semble une évidence; de là découle que le métier d’enseignant n’est pas le même en fonction du type de classe prise en charge. Là encore, notre société actuelle va dans le mouvement inverse : les projets ministériels sont actuellement de fondre tous les prof en un seul corps, de faciliter le passage du primaire au secondaire, niant ainsi la spécificité de l’enseignement en fonction des âges des élèves.
Par ce seul point, la théorie d’Anna Freud est déjà capitale dans l’histoire de l’éducation et de la psychanalyse.