La biographe insiste beaucoup sur la masculinité d’Anna Freud (p.75). Elle se réfère pas à la théorie freudienne selon laquelle le masculin et le féminin coexiste chez chacun. Les filles pour devenir femmes devront accepter la blessure narcissique et renoncer au phallus, sinon elles vivront un complexe de masculinité. Anna n’est pas un complexe de masculinité. Ou si ?
Je pense qu’Anna, comme d’autres femmes psychanalystes, sont des remparts à des interprétations trop simplistes ou conservatrices de la psychanalyse quant à la castration ou à l’envie de pénis. Anna est ainsi tout à fait disposée (p.430) à reconnaître que certaines remarques de son père étaient liées à des phénomènes sociaux comme l’exclusion des femmes du monde du travail.
Elle refuse simplement de penser que les différences entre les hommes et les femmes ne sont que le produit de la société. Pour les freudiens, la différence des sexes est radicale et les deux sexes souffrent de l’impossibilité d’être l’autre sexe.
Cependant ce qui est dérangeant avec cette insistance sur le côté masculin d’Anna, c’est cette impression que ce qui est positif (la sublimation, la création, l’action…) est masculin quand ce qui est négatif est féminin.