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[club] Théroigne de Méricourt – La folie, un argument contre les femmes?

folieL’ouvrage nous fait réfléchir : à quel point Théroigne était-elle folle? La folie n’est-elle pas un argument facile contre les femmes qui dérangent? C’est un moyen de les écarter, de ne pas les prendre au sérieux, de ne surtout pas s’attarder sur leur cascomme l’ont fait beaucoup d’historiens de la Révolution. De même la diffamation dont sont victimes Marie-Antoinette, Madame Roland et Olympe de Gouge est une manière de les punir pour ne pas être restées à leur place de femme (p.156-57).

On peut parfois se demander à quel point les hystériques de Freud était-elle hystérique. Dans une société patriarcale qui souhaite le rester, il est préférable d’appeler hystérique ou névrosée la femme qui revendique sa liberté ou ses ambitions… Le cas de Théroigne nous ramène au cas de Dora. Dora aussi était une jeune fille qui dérangeait 1) ses parents par les secrets qu’elle savait 2) Freud parce qu’elle ne voulait pas de sa cure 3) la psychanalyse parce qu’elle pointait des faiblesses de la théorie et des erreurs de Freud.

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[club] Théroigne de Méricourt – Féministe sans y penser

0379Théroigne peut passer pour une activiste féministe. Cependant, elle n’a pas de projet féministe. p.59 : « Théroigne de Méricourt n’est pas une théoricienne active et réfléchie du premier féminisme. Mais elle l’incarne spontanément dans la mesure où elle prend conscience de sa situation de femme en même temps qu’elle revendique sa liberté en l’associant au projet égalitaire de la Révolution ».

Dans ce bookclub, nous nous sommes toujours demandés ce que signifiait être féministe. Théroigne propose une définition très intéressante et très simple : c’est revendiquer pour les femmes la même liberté que les hommes face à un constat d’injustice.

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[club] Dolto – La liturgie orthodoxe

Francoise-Dolto-La-vie-d-une-femme-libre_imagePanoramique500_220Dolto a adopté la religion orthodoxe qui était celle de son mari, Boris Dolto. Ce qu’elle en dit reflète son souci d’égalité entre femmes et hommes : « Dans la liturgie orthodoxe, l’homme et la femme sont à égalité dans leur valeur de sujet, tant devant Dieu que devant la loi. (…) Les orthodoxes disent (…) si des gens divorcent, cela prouve qu’ils n’étaient pas mariés puisque le mariage est indissoluble. » Le chapitre conclut sur le fait qu’en découvrant la liturgie orthodoxe, Dolto a découvert « une autre manière de penser, d’être en relation avec l’autre, de le comprendre » : cela me semble définir assez bien ses innovations thérapeutiques.

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[club] Dolto – D’une génération à l’autre

Carlos (Jean), Catherine, Franoise, GrŽgoire Archives DoltoDolto livre la vision des femmes qu’avait sa mère : « Pour elles, les femmes n’étaient bonnes qu’à être les servantes des hommes. Et c’était déjà bien beau d’avoir l’honneur d’élever les enfants des hommes. » D’une génération à l’autre, cette vision change : pour Dolto, l’amitié entre les sexes peut exister (cela était impensable pour sa mère), les femmes peuvent travailler, les relations conjugales sont pensées sur un pied d’égalité.

La vision de la femme comme servante de l’homme transparaît également lorsque Dolto évoque le « jour des cocons » pendant  lequel les groupe de polytechniciens dont faisaient partie son père « étaient supposés cocufier leur femme »… Mais Dolto pense comme sa mère, que ce ne fut pas le cas de son père… A l’intérieur de son propre couple, on trouve le même détachement : elle ne cherche pas à savoir où a son mari quand il ne rentre pas le soir et ne se soucie pas de savoir s’il la trompe ou pas – ce qui l’étonne, lui. Mais cette fois, c’est au nom de l’indépendance des époux que ce détachement est adopté, non en raison d’une idée d’asservissement de la femme à l’homme ou de confiance (aveugle en l’occurrence?) en l’autre.

Enfin, selon la mère de Dolto, une « fille passant le bac n’était plus mariable » : elle essaya donc d’empêcher sa fille de passer son bac. Ses essais échouèrent puisque le père intercéda auprès d’une commission statuant sur la recevabilité des candidatures : entre les deux parents de Dolto, le père était plus progressiste que la mère…

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[club] Dolto – Mère et fille

0639.0003.05Le cas de Dolto montre importance de la relation mère-fille, que Freud avait ignorée

La relation complexe qui la lie à sa mère est centrale dans sa biographie et dans sa psychanalyse. Sa mère lui reprochait la mort de sa soeur ainée, mais aussi de réussir, d’être différente d’elle. Elle a été l’obstacle principale dans sa carrière et dans son développement psychique. Mais Françoise l’aimait.

Dans son oeuvre, Dolto a aussi montré le rôle essentiel de la mère, de la parole de la mère qui permet au bébé de ne pas en rester au niveau du ressenti corporel.

En bonus : Des videos de Dolto sur le site éducation de Francetv, http://education.francetv.fr/

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[club] Dolto – La nécessité d’un métier

13151-psychanalyse-doltoFrançoise Dolto explique qu’elle a très tôt compris qu’elle devait avoir un métier. Elle a observé les femmes veuves après la première guerre mondiale qui n’avaient pas de métier et qui sombraient dans la folie. Pour elle travailler est une nécessité et pas seulement pour des raisons économiques, mais pour des raisons de santé.
Cette explication de Dolto me paraît répondre à la question récurrente : pourquoi n’y a-t-il pu des hystériques comme au temps de Freud? Peut-être grâce à la psychanalyse. peut-être grâce à la libération sexuelle. Mais sûrement grâce au travail des femmes. Les patientes de Freud n’avaient pas de métier.
Autre point frappant : la détermination de Françoise Dolto. Convaincue de la nécessité d’un métier, ayant choisi son métier, elle ne renonce pas, elle insiste, résiste, s’oppose à ses parents.

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[club] Melanie Klein – Apports à la psychanalyse

mkleinMelanie Klein a apporté plusieurs idées nouvelles à la psychanalyse des enfants, notamment l’idée de la cure par le jeu et celle de la fonction du transfert négatif, mais aussi celle de la cure comme processus éducatif normal.

Là où Freud, avec des adultes, utilise la libre association, le discours libre, Klein a recours, avec les enfants, au jeu. C’est à travers le jeu que l’enfant transforme ses sentiments, peurs, fantasmes, en histoires ou en micro-situations. Et n’est-ce pas là, en quelque sorte, le laboratoire de toute création artistique qui ne soit pas un pur divertissement, c’est-à-dire qui ne cherche pas appliquer des recettes pour plaire à un public rangé d’avance dans une catégorie étriquée ?

De plus, elle accepte de ne pas inspirer d’emblée la confiance à l’enfant analysé mais de provoquer son rejet. Le tout est d’entendre et de comprendre ce rejet, ce refus de coopérer. Cela me semble une attitude beaucoup plus honnête que la volonté d’inspirer confiance dès le début : la confiance se construit, vouloir l’initier le plus tôt possible expose à forcer des traits, à se grimer ou à se rogner, d’où à construire une relation (analytique) sur le mensonge, un mensonge que la cure passera son temps à déconstruire… Autant affronter le problème dès le début et montrer, à travers cela, qu’un refus n’est pas la fin d’une relation mais une étape nécessaire à sa construction.

Enfin, il peut sembler extrême de préconiser la cure pour tout enfant, même celui qui ne présente aucun problème, mais après tout n’est-ce pas la démarche que mène les écrivains du moi comme Montaigne (cité par MKlein sur le jeu enfantin) par exemple ? Certes, ils sont adultes, et mènent une démarche d’autoanalyse. Mais je me demande dans quelle mesure tous les ouvrages d’éducation d’aujourd’hui nous exhortant à comprendre les émotions des enfants n’entrent pas dans cette ligne d’une cure l’air de rien auprès d’enfants sans problème, d’une cure comme instrument d’éducation et qui est à penser comme préventive plutôt que comme curative.

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[club] Mélanie Klein – Les enfants cobayes

klein_34« Les enfants cobayes », c’est l’expression utilisée par Kristeva p. 46. Melanie Klein a en effet utilisé plusieurs fois ses observations à l’égard de ses enfants pour écrire des articles. De plus, elle analysait l’un d’entre eux pendant une heure tous les soirs avant le coucher.

Cela nous ramène à la question que nous nous étions posées à propos de Freud et d’Anna : en quoi un tel procédé a-t-il des effets (négatifs) sur les enfants analysés ? En quoi peut-il biaiser, également, des conclusions qui se veulent aussi établies rationnellement que possible ?

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[club] Melanie Klein – Un parcours exemplaire

Melanie_Klein_c1890 Je voudrais revenir sur le parcours personnel de Melanie Klein. Son mariage n’a pas été heureux, elle a eu 3 enfants avec un homme qu’elle n’aimait pas, a souffert de l’ingérence d’une mère toxique. Elle n’a pas fait d’études. Pourtant, elle a réussi à mener un parcours intellectuel et professionnel que beaucoup peuvent lui envier. Ce parcours, elle l’a initié à 38 ans : elle commence alors « tout juste à faire montre d’une riche créativité, jusqu’alors freinée » (p. 45).

Melanie Klein a donc dû se libérer de plusieurs entraves, sociales et familiales, avant de pouvoir s’épanouir comme individu. Que l’on partage ou non ses idées, on ne peut faire abstraction du fait qu’elle a su se défendre jusqu’au bout, sans douter d’elle-même (allant même jusqu’à adopter parfois un ton un peu péremptoire). C’est là un parcours courageux et exemplaire, à mon sens.

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[club] Mélanie Klein – Clin d’oeil aux « reines du crime »

klein_36Les auteures de romans policiers sont des « déprimées réconciliées avec a mise à mort et qui se souviennent qu’au commencement était le sadisme envieux, et qui ne cessent de s’en guérir en le racontant ». Rappelons qu’Anna Freud adorait les romans policiers, que Kristeva en a écrits. Il a manqué à MK une langue maternelle pour écrire des romans policiers. Elle a été une détective de la psychanalyse. p.222