Vigée-Lebrun a connu le succès de son vivant mais a ensuite été oubliée. Elle a été redécouverte à la fin du XXème.
Simone de Beauvoir dans le Deuxième sexe est sévère à son égard : « Au lieu de se donner généreusement à l’œuvre qu’elle entreprend, la femme la considère comme un simple ornement de sa vie ; le livre et le tableau ne sont qu’un intermédiaire inessentiel, lui permettant d’exhiber cette essentielle réalité : sa propre personne. Aussi est-ce sa personne qui est le principal – parfois l’unique- sujet qui l’intéresse : Mme Vigée-Lebrun ne se lasse pas de fixer sur ses toiles sa souriante maternité »
Nous avons déjà répondu que le thème de la maternité était un trait de l’époque. Mais au-delà, en remarquant que beaucoup conteste le talent de Vigée-Lebrun, on est en droit de se demander ce qui dérange chez Mme Vigée-Lebrun : qu’elle fasse des portraits de personnes riches? qu’elle soit une femme ? qu’elle soit ambitieuse ? Ou bien qu’elle soit une femme ambitieuse ?
Il est certain que les souvenirs écrits par Vigée Lebrun elle-même ressemblent beaucoup à une campagne marketing. Si l’on passe à la précarité de l’artiste et de la femme à cette époque, on comprend pourquoi.
Le ton est léger et les intentions impures mais le texte demeure agréable.
Vigée-Lebrun était-elle orgueilleuse et imbue d’elle-même? Je trouve intéressant quel’artiste fasse preuve de confiance : elle est sûre de sa beauté, de son talent, de son statut d’artiste. On nous présente trop souvent des femmes peu sûres d’elles, trop modestes (je pense aux romcom notamment), j’ai beaucoup apprécié l’assurance de Mme Vigée Lebrun. Elle excuse sa vanité dans le tome II par le dur travail fourni, cela me paraît assez juste.