[photopress:agatha_christie.jpg,thumb,pp_image]Agatha Christie naît Agatha Miller le 15 septembre 1890 à Torquay en Angleterre, dernière venue dans une fratrie de trois enfants.
Une éducation maternelle. Son père meurt en 1901 alors qu’elle n’est encore qu’une enfant ce qui la rapproche de sa mère, Clara Miller. Elle avait déjà choisi de l’instruire à la maison avec l’aide de précepteurs, elle va maintenant l’emmener dans ses voyages, une passion qu’elle léguera à Agatha. Clara remarque que sa fille aime écrire et l’encourage dès son plus jeune âge. En 1906 elle l’envoie à Paris pour étudier le chant et le piano. Sa timidité va lui interdire d’entreprendre une carrière musicale.
La première guerre mondiale. En 1914 Agatha épouse un officier de l’armée de l’air, Archibald Christie, après une romance de deux ans. Le couple aura une fille, Rosalind, née en 1919. La guerre va séparer les jeunes mariés. Agatha ne se contente pas d’attendre, elle participe à l’effort de guerre en devenant infirmière. Elle renouvellera cette action durant la seconde guerre mondiale. Elle passe également l’examen de pharmacienne. Elle en retire une connaissance des poisons qu’elle mettra à profit dans son premier roman The Mysterious Affair at Styles. Celui-ci n’est publié qu’en 1920 car il peine à trouver un éditeur mais il a droit à un article élogieux dans le journal des pharmaciens pour le réalisme de l’empoisonnement qu’il met en scène. Il marque également les débuts du détective belge Hercule Poirot qui reviendra dans plus de quarante ouvrages.
1926. Cette année est la plus célèbre de la biographie de la romancière. Elle marque tout d’abord sa consécration avec la publication du Meurtre de Roger Acroyd. Puis, sur le plan personnel, c’est l’année de la rupture entre Agatha et son mari qui la quitte pour une autre peu avant la mort de Clara Miller dont elle était restée très proche. Mais, pour la presse et les biographes, 1926 demeure avant tout l’année de la mystérieuse disparition d’Agatha Christie. Pendant onze jours en décembre personne ne sait où elle est. Cette disparition fait la une des journaux. On la retrouve dans un hôtel de Harrogate sous le nom de la maîtresse de son mari. Elle prétend ne plus se rappeler pourquoi et comment elle est arrivée là. Le mystère demeure encore aujourd’hui, certains biographes parlent de coup médiatique.
Succès et reconnaissance. Lors de son second voyage à Bagdad, Agatha rencontre l’archéologue Max Mallowan qu’elle épouse en 1930. Le métier de son époux lui permet de se livrer à sa passion des voyages dans lesquels elle trouve la matière et les décors de plusieurs romans. Elle enchaîne les succès en librairie et les critiques la saluent. Parfaitement à l’aise avec les contraintes du genre policier, elle sait varier les personnages, les lieux et les intrigues. Elle rédige également des pièces de théâtre policières. La plus célèbre, La Souricière (The Mousetrap) a été à l’affiche de la programmation londonienne sans interruption durant trente ans. Agatha Christie a également écrit six romans romantiques publiés sous le pseudonyme de Mary Westmacott et une autobiographie qu’elle complètera jusqu’à sa mort et qui ne sera donc publiée qu’après, en 1977. En 1967, elle devient présidente du British Detection Club et quatre ans plus tard elle est faite « Dame of the Bristish Empire ». Elle meurt le 12 janvier 1976 en laissant plus de 100 ouvrages traduits dans de nombreuses langues et souvent adaptés au cinéma et à la télévision. Elle demeure l’auteure la plus lue de tous les temps.
En 2009, les manuscrits de deux nouvelles inédites mettant en scène Hercule Poirot ont été retrouvés et doivent être bientôt publiés: The Mystery of the Dog’s Ball et The capture of Cerberus. (http://www.guardian.co.uk/books/2009/jun/05/two-unpublished-poirot-stories-found ).
The murder at the vicarage.
Le colonel Protheroe, individu peu apprécié des siens, est assassiné dans le presbytère de St Mary Mead. Les suspects ne manquent pas : sa femme infidèle, l’amant jaloux de sa femme, sa fille avide d’héritage, le vicaire… L’inspecteur Slak ne sait que faire de cette liste à la différence de Miss Jane Marple, une vieille dame qui a pourtant l’air d’une villageoise ordinaire… Les apparences sont parfois trompeuses : derrière la vieille fille paisible qui prend son thé chaque jour à la même heure se cache une détective rusée et experte de la nature humaine.
Réception. Le roman, publié en 1930, marque les débuts de Miss Marple qui, déjà apparue dans une nouvelle en 1926, sera l’héroïne de dix-sept aventures entre 1930 et 1977 et demeure au côté d’Hercule Poirot l’héroïne la plus célèbre de l’auteure, et sa préférée selon les biographes.
Succès dès sa publication, il continue de se vendre sur tout le globe et a été adapté sur grand et petit écran.
Critiques féministes. Les critiques d’Agatha Christie peuvent se ranger dans deux écoles opposées dans lesquelles peuvent s’inclure les critiques féministes. Les premières considèrent qu’Agatha était une conservatrice, que ses romans perpétuent les oppositions traditionnelles de classe et la tradition instituée par Poe et Conan Dyle du détective rationnel et tout puissant qui vient apporter la vérité unique et rétablir l’ordre. Les critiques féministes de cette école vont lui reprocher de perpétuer les préjugés de genre : ainsi Hercule Poirot utilise des méthodes logiques et rationnelles alors que Miss Marple s’appuie sur son expérience quotidienne et son intuition. Ses critiques refusent donc aux romans d’Agatha Christie le qualificatif de féministes, qualificatif qu’elle réserve à un sous-genre apparu à la fin des années 1970 et développant des intrigues féministes. Au contraire d’autres critiques s’inscrivant dans les partisans d’une Agatha Christie réformatrice, loue le recul dont elle fait preuve par rapport à la société qu’elle décrit. Elles remarquent notamment la distance dont elle fait preuve vis à vis du personnage d’Hercule Poirot, quand elle semble par contre s’identifier à ses héroïnes, des femmes modernes et aventurières (Merja Makinen, Agatha Christie : Investigating Feminity, Palgrave Macmillan, 2006). Ces critiques saluent également comment Agatha Christie décrit la situation des femmes intelligentes dans la société : elles doivent comme Miss Marple se cacher car les préjugés les empêchent d’être prises au sérieux. (http://women.timesonline.co.uk/tol/life_and_style/women/the_way_we_live/article6321690.ece).
Bibliographie sélective
The murder at the Vicariage, Harper Collins, 2002.
Agatha dans tous ses états, H. BOUCHARDEAU, Flammarion, 1998.
Pour aller plus loin
http://www.agathachristie.com/
http://agatha.christie.free.fr/
http://faculty.evansville.edu/ra2/