Il peut paraître étonnant qu’il existe des femmes auteurs de chansons amoureuses au Moyen Âge puisque, comme l’indique Dame Castelloza dans le 2e poème reproduit : « tout le monde dit que c’est inconvenant,/ qu’une dame courtise spontanément un chevalier/ et qu’elle lui adresse constamment de si longs discours ».
On trouve la même considération dans le Roman d’Alexandre, où la reine Candace, qui est tombée amoureuse d’Alexandre à distance, n’ose lui demander de venir la rencontrer mais ne peut tout de même pas résister à l’envie de lui faire de précieux cadeaux.
Ici, la poétesse justifie sa prise de parole par la recherche d’un « réconfort » : « la prière amoureuse m’apporte un grand réconfort/ lorsque je l’adresse à celui d’où vient mon tourment. » La prise de parole poétique part d’une nécessité personnelle assumée.
Une réponse sur « [club] Trobairitz – L’initiative amoureuse »
L’écriture apparaît comme un moyen de supporter le désir contrarié. Sublimation, sublimation. La parole n’est pas tant destinée à l’autre qu’à soi-même pour se consoler, se distraire.