Revolutionary road et Little children ont récemment été adaptés au cinéma.
Dans la première adaptation, April est jouée par Kate Winslet et Frank par Leonardo di Caprio – manière de clin d’oeil à un blockbuster du film d’amour romantique, façon de montrer l’envers du décor amoureux.
Dans la seconde adaptation, Sarah est également jouée par Kate Winslet. Ce lien entre les deux héroïnes est particulièrement intéressant, car le jeu de l’actrice n’est pas le même de l’une à l’autre : en dépit de leur ressemblance, April et Sarah ne se confondent pas. April est beaucoup plus vivante, forte et révoltée que Sarah, dont le visage, les gestes, les regards sont plus timorées, plus ternes. April est secrètement aimée de son voisin ; Sarah, même si elle inspire le désir de Todd, n’est pas l’attraction de son quartier. April se définit par ses choix, Sarah par ses renoncements.
Cette différence de jeu est respectueuse des romans ; mais je me demande s’il n’y a pas là, aussi, une idéalisation de l’âge d’or des années 50 et une glorification de l’esthétique qu’on y associe dans les choix de maquillage et de costumes de Kate Winslet dans Revolutionary Road. Une telle référence au glamour hollywoodien n’est pas présente dans le roman…
Une réponse sur « [club] Yates & Perrotta – Livres et cinéma »
April, jusqu’à la découverte de sa troisième grossesse, est dans le déni. Elle va partir à Paris, elle va avoir la vie qu’elle mérite… Sara au début du roman/film a passé cette période de déni… Elle a reconnu son échec et c’est pourquoi elle s’est « rangée » en se mariant et en ayant une enfant. Cette différence peut en partie expliquer la différence dans le rayonnement des personnages.
De plus tu as raison, Sam Mendes veut sûrement indiquer à ses spectateurs que nous sommes dans les années 50 en leur donnant des repères connus.
je pense aussi qu’il n’est pas anodin que Sam Mendes était à l’époque du tournage le compagnon de Kate inslet….