Les Quinze joies du mariage s’inscrivent dans le registre satirique : il s’agit de grossir le trait pour faire rire. Le rire ne naît pas, comme dans la Farce du cuvier, du fait que c’est l’homme qui est préposé aux taches ménagères : il n’y a pas de renversement des rôles. Mais la femme est peinte comme coquette, luxurieuse, dépensière, cruelle, insensible, intéressée ; l’homme en est donc la victime. La métaphore de la « nasse » (piège pour attraper les poissons) revient souvent : c’est l’homme qui est pris au piège du mariage, pas la femme. Cela va à l’encontre de tout ce que nous avons lu jusque là pour les siècles postérieurs mais aussi pour le Moyen Age. Il y a donc bien, à mon sens, un renversement des rôles masculin/féminin sur ce point.
Ce renversement apparaît d’autant mieux que le mari accepte, au bout de quelques temps, de laisser sortir sa femme… Ce qui signifie qu’elle vivait jusque l’à cloîtrée chez elle. De quel côté se trouve la « nasse » ?
Dans un tel cadre, réel, que révèle le texte, se dessine une réalité féminine bien noire ; les alliances entre femmes pour se défendre de telles contraintes se comprennent alors aisément…
Une réponse sur « [club] Quinze joies du mariage – Un rire dû au renversement des rôles ? »
Les 15 joies du mariage décrivent une réalité bien noire : le mariage au fond n’est bien pour personne.
La répétition des malheurs, l’incapacité du mari à y voir clair dans le jeu de sa femme produisent un effet comique.
Cela produirait aussi une critique féministe, mais je n’en suis pas sûre. Voir mon post à ce sujet