[photopress:iacub2.jpg,thumb,pp_image]Le livre pose sous l’aspect du droit une question récurrente dans notre réflexion sur le féminisme : la maternité.
La maternité apparaît traditionnellement comme le devenir des petites filles. Elle est même valorisée par certains courants féministes comme une particularité, un don que les hommes n’ont pas. D’où ces questions :
Peut-on être femme sans être mère ? ou plus exactement aujourd’hui Peut-on être une femme pleinement épanouie sans être mère ?
Peut-on être mère sans être femme ?
Qu’est ce qu’être mère ? Suffit-il d’être une femme pour être mère ?
Quels recours pour les femmes stériles ?
Quid des femmes qui ne veulent pas être mère ?
Simone de Beauvoir dénonçait les préjugés autour de la maternité qui opressaient les femmes. La maternité n’est pas fatalement le lot de la femme. « L’amour maternel n’a rien de naturel ». Les mauvaises mères sont des femmes comme les autres. Il y a deux préjugés dans la société. P. 386 : 1) la femme est faite pour être mère, 2) l’enfant est heureux est avec sa mère. Ces préjugés sont responsables du malheur de la mère et des enfants.
Ici Marcela Iacub remarque que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la société et la loi française a évolué vers une définition naturelle de la maternité. Aujourd’hui les femmes ont perdu la liberté de devenir mère sans accoucher (= c’est-à-dire qu’on ne devient pas mère, on l’est en accouchant qu’on le veuille ou non) et l’ouvrage essaye d’expliquer pourquoi. Bien sûr rien n’oblige à être mère, reste l’avortement, mais tout de même c’est assez troublant de faire ce constat. Que la mère est celle qui accouche comme si cela suffisait à faire d’une femme une mère…
C’est d’autant plus troublant que je suis sur ce point de l’avis de Beauvoir. Etre femme est certes la capacité physiologique à être mère (quoique pas toujours), mais cela ne suffit pas pour être mère au sens où on l’entend couramment : s’occuper de l’enfant, l’aimer… Il faut encore le vouloir, être prête, et apprendre…Donc je ne trouve rien de scandaleux à ce qu’une femme accouche et ne veuille pas être la mère de cet enfant, pas plus que je trouve scandaleux qu’une femme qui ne peut pas enfanter souhaite devenir mère et devienne la mère de l’enfant qu’une autre a mis au monde. Par contre je me demande si ce n’est pas scandaleux de prétendre que la seule mère au fond est celle qui a enfanté et de priver ainsi l’enfant d’une vraie mère…