La biographie de l’auteur, présentée par Elisabeth Roudinesco en préface, est très surprenante : Hilda Doolittle semble avoir enfreint toutes les règles de la morale de son époque. Elle vit sa bisexualité assez librement et adopte un modèle parental pour sa fille qui va bien plus loin que les débats actuels qui agitent notre société. Pourquoi, dans ce cas, vouloir être psychanalysée ?
Elisabeth Roudinesco nous l’indique : Hilda « ne souffrait de rien qui fût guérissable par une cure ». Son problème : la mélancolie, le besoin de protection, la soumission. On est loin de Marie Bonaparte et de la définition claire d’un symptôme à traiter.
Aussi le récit de son analyse prend-t-il la forme d’évocations multiples, de texte littéraire de réminiscence plus que de compte-rendu d’un travail analytique. La littérature s’immisce dans la construction, par paragraphe décousus, dans le style, très travaillé, dans l’allégorisation de Freud en personnage du Professeur, dans les citations qui émaillent le texte.
On peut dès lors se demander si la cure analytique n’a pas été, pour Hilda, une expérience de vie destinée à nourrir son art plutôt qu’une thérapie à proprement parler.
Une réponse sur « [club] Hilda Doolittle – Une singulière patiente »
Oui, je suis d’accord avec toi.
1) H.D mériterait une place dans ce site. Un prochain sujet sur les modernistes américaines expatriée (avec Anaïs Nin, Gertrude Stein..)?
2) Il semble que la cure soit pour elle une expérience poétique. Ecrit sur le mur semble traiter la psychanalyse comme une technique pour écrire. De toutes les manifestations de l’Inconscient, le rêve est largement préféré, sans doute car il est plus poétique.