L’homme et la femme sont égaux en ce qui concerne les passions : ils sont tous les deux aussi violemment touchés et autant victimes.
Cependant l’homme a les moyens de se distraire : l’amitié et la vie publique (chevalerie)
2 réponses sur « [club] Hélisenne de Crenne – Egalité et inégalité des sexes »
J’ai eu beaucoup de mal à comprendre ce que ressentait vraiment l’ami (Guénélic) pour l’héroïne… Il semble se moquer souvent d’elle avec ses amis : est-ce seulement par dépit amoureux ? Ou n’est-ce qu’un « galant », comme il y en avait déjà beaucoup au XVIe siècle, c’est-à-dire un séducteur peu soucieux des sentiments féminins ? On voit à un moment l’héroïne, surprise par son mari en train d’écrire une lettre, prétendre qu’il s’agit d’un exercice de style… Or la rédaction de lettres galantes types est une mode qui a culminé sous Louis XIII et dont Cyrano de Bergerac était, par exemple, un grand amateur. L’âge galant était donc déjà en place en 1560, à l’époque de rédaction des Angoisses. Ce qui laisse en suspens l’hypothèse selon laquelle Guénélic serait un galant, comme Nemours passe pour être un galant dans La Princesse de Clèves.
Quant au mari, sa colère était-elle due à une frustration amoureuse ou à une question de réputation ? Je pencherai plutôt pour la seconde solution…
Etant donné ces deux hypothèses, je pense que la passion masculine peut rester à l’état de jeu, quand la passion féminine se révèle autrement plus sérieuse, et dangereuse, si l’on en croit Les Angoisses…
Selon Georges Duby l’amour courtois est destiné aux hommes pour leur permettre un apprentissage de leurs sentiments, et aussi d’obtenir une promotion sociale. Ta remarque le rejoint.
2 réponses sur « [club] Hélisenne de Crenne – Egalité et inégalité des sexes »
J’ai eu beaucoup de mal à comprendre ce que ressentait vraiment l’ami (Guénélic) pour l’héroïne… Il semble se moquer souvent d’elle avec ses amis : est-ce seulement par dépit amoureux ? Ou n’est-ce qu’un « galant », comme il y en avait déjà beaucoup au XVIe siècle, c’est-à-dire un séducteur peu soucieux des sentiments féminins ? On voit à un moment l’héroïne, surprise par son mari en train d’écrire une lettre, prétendre qu’il s’agit d’un exercice de style… Or la rédaction de lettres galantes types est une mode qui a culminé sous Louis XIII et dont Cyrano de Bergerac était, par exemple, un grand amateur. L’âge galant était donc déjà en place en 1560, à l’époque de rédaction des Angoisses. Ce qui laisse en suspens l’hypothèse selon laquelle Guénélic serait un galant, comme Nemours passe pour être un galant dans La Princesse de Clèves.
Quant au mari, sa colère était-elle due à une frustration amoureuse ou à une question de réputation ? Je pencherai plutôt pour la seconde solution…
Etant donné ces deux hypothèses, je pense que la passion masculine peut rester à l’état de jeu, quand la passion féminine se révèle autrement plus sérieuse, et dangereuse, si l’on en croit Les Angoisses…
Selon Georges Duby l’amour courtois est destiné aux hommes pour leur permettre un apprentissage de leurs sentiments, et aussi d’obtenir une promotion sociale. Ta remarque le rejoint.