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[club] Château des Carpathes – Paradoxe sur le rôle des femmes

Les femmes sont peu nombreuses et peu actives dans ce roman. Elles ne sont que deux : Miriota et Stilla. La première est une jeune fille très jolie et superstitieuse, présentée essentiellement comme la femme du Biró Koltz et la fiancée de Nic Deck. La seconde est morte et seule son image et un échantillon de sa voix apparaissent. Mais, paradoxalement, elle tient le rôle principal. Sans elle, pas d’antagonisme entre Rodolphe et Franz, pas de volonté de se cacher de Rodolphe, pas d’apparition mystérieuse….

Ce paradoxe est constant dans la littérature romantique : la femme aimée est le personnage principal mais elle n’est pas là, soit parce qu’elle est morte, soit parce qu’elle n’est pas intéressée. Son absence entraîne son idéalisation ou sa diabolisation (Confessions d’un enfant du siècle de Musset par exemple). Paradoxe dans le paradoxe : on entend la voix de la Stilla mais elle ne peut pas s’exprimer.

Finalement la figure du fantôme peut incarner ce paradoxe : le fantôme passe, effraye, émeut, mais il n’a pas de prise sur le réel, insaisissable, mystérieux. Il est là, mais il n’est pas là. Traiter les femmes comme des fantômes est une manière de ne pas les prendre au sérieux, de les traiter comme des accessoires… Femmes fantômes = potiches, une première piste pour notre discussion.

Une réponse sur « [club] Château des Carpathes – Paradoxe sur le rôle des femmes »

Dans ce genre d’intrigue, comme dans beaucoup de romans fantastiques de fantômes, la femme est l’objet de fascination, d’épouvante, d’interrogation, mais n’est pas l’enquêtrice. Elle est un peu « l’obscur objet du désir » pour reprendre Freud. La figure de la femme fantôme me fait penser à celle de l’hystérique, cachée mais représentant ce qui fait peur (le sexe pour l’hystérique, la mort pour la femme fantôme).
De manière générale, les femmes dans les romans de Jules Verne ont rarement un rôle intéressant… On a la même situation dans Voyage au centre de la terre. Et le Dracula de Bram Stocker montre aussi les femmes comme accessoires (victimes ou instrument de domination indirect du vampire)…

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