Le mouvement des béguines est très original en ce qu’il se situe à la fois hors de l’Eglise et hors de la société, tout en entretenant des liens étroits avec ces deux entités. Hors de l’Eglise parce que les béguines prononçaient un seul voeu, celui d’être béguine, et que leur statut n’était pas celui de moniale à proprement parler. Hors de la société parce qu’elles échappaient au mariage en décidant d’être béguines, ou bien au remariage lorsqu’elles étaient veuves. Ce statut « hors de l’Eglise » impliquait qu’elles n’étaient pas cloîtrées, comme l’ouvrage l’indique p. 23 ; elles pouvaient donc faire partie de la société, mais d’une manière nouvelle, en vivant de leur travail au sein d’un hôpital ou en dispensant un enseignement par exemple.
Nous allons un exemple d’indépendance financière et sociale de la femme assez inédite, tant pour le Moyen Age que jusqu’au XIXe siècle.
Une réponse sur « [club] Béguines – Ni épouses ni moniales »
Je trouve le mouvement des béguines particulièrement en ce qu’il constitue une réponse innovante à des problèmes socio-historiques. Il apporte selon moi une réponse à plusieurs problèmes : le fait que les femmes avaient de moins en moins de rôle dans l’Eglise, le fait que les pauvres ne pouvaient pas devenir religieuse (ou seulement servante-religieuse), le fait que l’Eglise était corrompue.
Les béguines sont aussi un exemple de conciliation réussi entre la contemplation et l’activité, la solitude et la vie en communauté, de la liberté individuelle et de l’égalité.
Exemplaire à mon avis