Dans l’ouvrage, Gertrude Stein, reconnaît les rôles de sa compagne. Ils sont résumés à la fin du livre : « housekeeper », « gardener », « needlewoman », « secretary », « editor », « vet for dogs ». Elle témoigne tout au long de l’ouvrage qu’elle est consciente du rôle qu’elle joue dans sa vie et qu’elle catégorise comme celui de « femme de génie » (« The geniuses came and talked to Gertrude Stein and the wives sat with me »). C’est un rôle polyvalent et c’est aussi un rôle ancré dans le quotidien et la logistique. On voit ainsi qu’Alice B. Toklas décharge Gertrude Stein des soucis du quotidien : démarches administratives (« I must write letters to everybody for Gertrude Stein », « Mademoiselle Stein has no patience she will not go into offices »), cuisine, correction d’épreuves, recherche d’éditeurs…
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Une réponse sur « [club] Alice B Toklas – Être la femme d’un génie »
On retrouve le rôle de « femme de » qui est le fil rouge de notre questionnement pour ce cycle. Le fait que les deux partenaires du couple soient des femmes n’y change rien : l’une s’est effacée face au génie de l’autre. On pourrait penser qu’il y a là une répétition du schéma de domination patriarcale, que Stein a étouffé la créativité de Toklas etc. Mais la réponse est peut-être ailleurs : les coulisses de la création et l’assistance à l’artiste sont peut-être tout aussi dignes et importantes pour l’art que l’acte proprement créateur. Toklas se situe du côté des conditions de possibilités de l’oeuvre, Stein du côté de sa réalisation. Ce qui détermine s’il y a domination ou pas, c’est plutôt le fait que Toklas ait eu une vocation artistique contrariée ou non. Il ne semble pas que cela ait vraiment été le cas…