Dans son spectacle « Now » donné au théâtre de Chaillot en 2014, Carolyn Carlson s’inspire du livre La poétique de l’espace de Gaston Bachelard, qui traite de l’intimité dans sa relation à l’ensemble du monde. Le titre de l’ouvrage de Thierry Delcourt, Carolyn Carlson, De l’intime à l’universel, paru en 2015, reprend cette idée d’une connexion de chaque chose.
La notion de cohérence et d’harmonie est au coeur de l’approche de Carolyn Carlson, que ce soit explicitement dans le discours qu’elle tient sur son art qu’implicitement à travers son langage chorégraphique, qui intègre des arts martiaux asiatiques par exemple en ce qu’ils se pense en connexion avec la nature et l’ensemble du monde.
Je proposerais d’y voir une allégorie du travail du créateur, et plus particulièrement des créatrices : relier ce qu’il y a de plus intime en soi au monde, sans impudeur ; et c’est peut-être ce qui a aussi entravé la création féminine que cette nécessité de se montrer et de sortir du rôle distribué par avance par la société, quelle qu’elle soit.