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[club] Anne Brontë – Agnes Grey : Comparaison Agnes Grey et Jane Eyre

J’ai fait une comparaison avec Jane Eyre. Mais je ne veux pas dire par cette comparaison que l’une a copié l’autre. Je pense que si les deux se ressemblent c’est parce qu’il témoigne d’une époque identique et d’une expérience similaire. Il y a bien une influence réciproque due à une vie en commun à une enfance partagée. Mais j’apprécie trop ces deux auteures pour vouloir par ma comparaison les dévaloriser. Ma comparaison a plutôt pour but de montrer que les deux romans relèvent du même féminisme. Il est vrai que je préfère Jane Eyre que je trouve plus flamboyant. Mais l’autre roman d’Anne Brontë, The Tenant of Wildfell Hall est à mon avis bien meilleur, donc loin de moins l’idée de la déprécier.
Cette mise au point faite (elle était pour moi très importante), voici ma comparaison (si tu veux je peux l’envoyer présentée en tableau).

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[club] Anne Brontë – Agnes Grey : Mrs Grey

La mère d’Agnes est un exemple de femme indépendante. Elle a choisi de renoncer à l’aisance et au soutien de sa famille par amour. A la mort de son époux (chap. XIX) elle refuse de dépendre de ses enfants. Elle monte son école. Son discours souligne bien l’autonomie et ‘intelligence de cette femme (p. 157). C’est l’exemple de sa tante maternelle dont elle était très proche qui a pu inspiré ce personnage à Anne Brontë

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[club] Anne Brontë – Agnes Grey : Rosalie

Le personnage de Rosalie m’a particulièrement frappée. Personnellement je trouve que c’est le personnage du roman le plus intéressant, celui qui est le plus original et dont la psychologie est la plus fouillée. (Personnellement, si je devais jouer un rôle dans une adaptation du roman c’est celui-là que je voudrais). Agnes en effet me semble un peu terne, elle est un peu trop parfaite (ce pourquoi je lui préfère Jane). C’est le personnage qu’Anne Brontë utilise à mon avis pour critiquer la société : au premier degrés Rosalie incarne les vices de la société, mais au second degrés elle est aussi une victime, elle est ce que ses parents et la société en ont fait. Rosalie s’est à la fois être insupportable et même méchante quand elle décide de séduire Mr Weason. Lorsqu’elle invite Agnes à la fin du roman, elle est gentille et désireuse de lui parler mais en même temps elle la laisse poirauter des heures…. Elle a les défauts que l’on peut relever dans les deux familles où Agnes est employée : égoïsme, vénalité, vanité, cruauté envers les animaux, sentiment de supériorité de classe… Mais chez elle ces vices semblent « naturellement » installés chez elle. C’est intéressant un tel mélange d’innocence et de perversité. Elle se met elle-même dans la gueule du loup par son mariage… Quelque part Rosalie n’est pas responsable, car elle n’a pas reçu d’autre éducation par ses parents que celle l’encourageant à la vanité et à la frivolité. Ses discours si frivoles (p.77-78 ; p. 115-119) lui viennent de sa mère. D’ailleurs, c’est pour sa mère qu’elle fait toute cette mise en scène avec le recteur, elle veut montrer à sa mère qu’elle a refusé une demande (p.119). Elle est en fait très dépendante de sa mère. Rosalie est très puérile, le monde dans lequel elle grandit ne lui permet pas de devenir adulte et autonome. Son attitude après son mariage quand elle vient embrasser sa gouvernante (chap. XVIII) est également très puérile. Quand on la découvre dans le dernier chapitre après son mariage, on découvre son malheur mais il n’y a guère d’espoir qu’elle ne change. Quelque part pourtant elle comprend que sa mère l’a utilisé. Mrs Murray a utilisé sa fille comme un instrument, elle voulait ce mariage, mais pas pour le bonheur de sa fille. Elle le comprend mais ne fait rien pour changer, prisonnière de l’éducation qu’elle a reçue. Elle reste ainsi, face à l’alcoolisme de son époux, prisonnière du préjugé selon lequel c’est au mari de divertir sa femme et pas le contraire. Dans sa situation elle pourtant intérêt à se défaire de se préjugé. Mais elle ne peut pas (critique des conventions). C’est tout l’intérêt du personnage : cette immaturité, mélange de naïveté, de perversité et de bêtise. Les sentiments que Rosalie éprouve pour sa propre fille laisse supposer qu’elle ne sera pas une meilleure mère. Cependant, considérant sa fille comme une rivale potentielle, elle refuse de s’investir dans son éducation (elle la confie à une nourrice ce qui d’après une note de l’éditeur ne se faisait pas vraiment). On peut donc espérer que Rosalie ne la gâtera pas et lui laissera ainsi une chance de grandir…

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[club] Anne Brontë – Agnes Grey : Avis général et féminisme du roman

Agnes Grey est un roman initiatique. Agnes quitte sa famille pour travailler et être indépendante. Sa découverte du monde lui révèle que la meilleure façon d’élever les enfants est celle que sa mère a suivi (et non pas celle des Bloomfield et des Murray) et qu’il faut choisir le mariage d’amour au mariage de raison comme l’a fait sa mère. L’exemple de Rosalie le lui confirme. Rosalie est certes devenue Lady Ashby mais elle est malheureuse. De plus elle rencontre l’amour et va pouvoir à son tour fonder une famille. C’est un roman à ranger avec Jane Eyre du côté des romans féministes. Le récit de la naissance des sentiments entre Agnes et Edward me semble décevant, pas réaliste, surtout si on le compare à Jane Eyre. Par contre le style est agréable et le roman décrit bien la condition des gouvernantes. Il souligne le paradoxe : ce sont les gouvernantes qui sont bien élevées et vertueuses mais elles ne sont rien face à leurs employeurs, riches et vénaux, et à leurs enfants tyranniques. Il souligne bien la difficulté d’être une femme célibataire et éduquée.
Je ne dirai pas que c’est un roman autobiographique, mais il se base sur l’expérience. Anne Brontë sait ce que c’est 1) d’être gouvernante et 2) de montrer à sa famille que la petite dernière peut être indépendante.

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[club] Emiliy Brontë – Wutherings Heights : Féminisme

Est-ce un roman féministe ??
Le thème ne l’est pas. Les femmes du roman ne sont pas intéressantes. Elles sont faibles, orgueilleuse, capricieuses, portées par leur sentiments. Des caricatures presque. Je pense qu’Emily s’est laissé influencée par ce que son père pensait des femmes. Et puis dans son roman, les femmes sont dominées, soumises à leurs époux ou à leurs passions.
Je trouve pourtant féministe le geste d’Emily Brontë. Elle a écrit ce roman alors qu’elle a toujours entendu que les femmes ne pouvaient pas écrire. Elle n’a pas hésité à choquer, à être immorale ( Charlotte n’osera pas, elle brûlera même ses écrits de jeunesse sacandaleux d’après Jeanne Champion dans la Hurlevent). Alors tu vas me dire, qu’à ce rythme là en me basant sur le geste, je vais toujours trouver tous les romans écrits par des femmes féministes… Attention, je tiens compte du contexte. A notre époque, il n’y a plus rien d’extraordinaire à écrire un roman, Wuthering Heights ne sont plus scandaleux. Mais quelque part j’ai tendance à penser que tout roman écrit par une femme (à part peut-être Barbara Cartland and co) est féministe puisqu’il apporte par son existence même un démenti formel au préjugé machiste de base : les femmes ne peuvent pas penser.

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[club] Emiliy Brontë – Wutherings Heights : Construction du roman

Je trouve la construction du roman intéressante avec deux narrateurs et des flash-back. Je note que The Tenant of Wildfell Hall d’Anne Brontë emploie le même procédé. Cela crée du mystère.
Autrement en général, je dirai que c’est un roman sur la vengeance, la haine et la mort.

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[club] Emiliy Brontë – Wutherings Heights : Nelly

Je trouve le personnage de Nelly Dean très intéressant. Elle est un témoin féminin et sain. Mais je le trouve ambigü ?? Pourquoi reste-t-elle au service des Earnshaw, d’Heathcliff qui l’a séquestrée ?? Certes elle est la sœur de lait d’Hindley mais tout de même… Mr Lockwood est poussé à fuir après son récit… Alors comment se fait-il qu’elle reste ??
Autre ambiguité au départ c’est à Heathcliff que va sa préférence, elle n’aime pas le caractère et les manières de Catherine… Pourquoi change-t-elle d’avis ? Illusions du confort à Thrushcross Grange… Et puis elle change facilement de côté un coup avec Catherine, un coup avec Edgar… Quel est donc son parti ??
Le sien sûrement, elle ne veut pas perdre sa place. Mais pourquoi est-ce si important ? Elle pourrait en trouver une autre… Je ne sais pas si Emily Brontë traduit ici une obsession réelle chez les domestiques de ne pas perdre leur place ou bien une peur toute humaine du changement. Nelly ne veut pas aller ailleurs car elle ne connait que cette famille, même maudite. Ou bien cela rajoute du mystère.
Enfin notons que Nelly est quelque peu machiavélique car elle s’ouvre à Mr Lockwood dans l’espoir de le voir épouser Cathy. Elle lui avoue finalement qu’heureusement il ne l’a pas fait car le mariage avec hareton est une meilleure affaire !!

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[club] Emily Brontë – Wuthering Heights : Heathcliff

Emily Brontë a construit tout un mystère autour du personnage d’Heathcliff. On ne sait pas d’où il vient, qui était ses parents… On ne sait pas ce qu’il a fait pendant les trois ans où il a disparu… On ne sait pas d’où vient sa fortune… Il est le seul étranger dans la région, la seule part d’inconnu (on connaît tout sur les autres personnages) comme une ombre sur un tableau idyllique. Ce personnage serait inspiré de celui d’Alexander dans La mort de Mary Percy de Branwell (Jeanne Champion dans la Hurlevent P. 109-110)
Je pense que Heathcliff est d’abord une victime. Victime des préjugés sur sa couleur et ses origines, victime de la jalousie de Hindley ou Edgar, victime des conventions sociales (le malheur d’Heathcliff c’est qu’un gars comme lui ne peut pas épouser une demoiselle), victime de Catherine qui est vaniteuse, orgueilleuse. Catherine est coléreuse et capricieuse (voir son comportement avec Nelly p. 72 ou encore p. 68 Nelly décrit sa duplicité chez les Linton elle est polie et discrète à la maison elle redevient sauvage « at home she had small inclination (…) to restrain an unruly nature when il would bring her neither credit nor praise ». Catherine se trompe en affirmant qu’elle ne sera jamais séparée d’Heathcliff même en épousant Edgar (p. 81), c’est de l’orgueil. Elle pense pouvoir jouer avec ses sentiments, gagner sur tous les tableaux. Et finalement en « se suicidant », elle prend la solution de facilité et abandonne encore Heathcliff (P. 241, chap. 29 Heathcliff dit d’ailleurs que c’est hanté par Cathy qu’il a fait tout ce qu’il a fait)…Enfin et surtout Heathcliff est victime d’une société qui ne lui a pas donné d’éducation, qui ne lui a appris ni à aimer ni à réfléchir ses sentiments.
Emily aurait voulu être Heathcliff. Jeanne Champion dans la Hurlevent, p. 110, p. 223 penche vers la thèse selon laquelle Emily aurait voulu être un homme, ne se sent pas une. Cette thèse n’est pas seulement le fruit d’une recherche biographique, mais d’abord d’une analyse littéraire. Elle décrit l’œuvre d’Emily comme hantée par le thème de la solitude et de l’Autre, l’autre que l’on voudrait être et qui nous poursuit. « I am Heathcliff » aurait donc ce sens. J’avoue que je ne sais pas. Charlotte dans ses œuvres de jeunesses se mettait aussi à la place d’un homme, dans The professor son premier roman, elle parle aussi à la place d’un homme. Je pense que c’est parce qu’à l’époque les hommes avaient une plus grande place, qu’ils paraissaient plus intéressant d’avoir leurs activités (même dans un roman) que celles d’une femme.
Je pense qu’il ne faut pas lire si loin la citation « I am Heathcliff ». C’est simplement la marque de l’amour passionnel que Catherine lui porte. « He is more myself than I am » P. 80. « My Love for Heathcliff ressembles the eternal rocks beneath : a source of little visible delight, but necessary. Nelly, I am Heathcliff! He’s alwalys in my mind (…) as my own being”p. 81. C’est la passion qui les tue et les torture tous les deux.
Heathcliff est-il macho?? Ce serait de la caricature!! Heathcliff n’aime ni les hommes, ni les femmes. Et surtout Heathcliff n’a jamais pu s’aimer lui-même.

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[club] Charlotte Brontë – Jane Eyre : La question du mariage (the match point)

La manière dont C. Brontë présente le mariage dans Jane Eyre me semble très féministe, mais je me demande, une fois encore, si l’intention de l’auteur n’était pas d’être romanesque et idéaliste plutôt que d’être féministe. En effet, l’idée qu’elle promeut à propos du mariage est qu’il ne peut réussir que si les deux époux s’aiment, et qu’un amour assez sincère et assez grand peut rendre l’union libre moralement acceptable. Le mariage d’argent que fait Edward avec Bertha est voué à l’échec, et c’est peut-être ce que symbolise la folie de Bertha. Le mariage de « devoir » que propose St John à Jane est lui aussi une impasse, car c’est une conception du mariage qui exclut toute affection réelle (St John refuse d’épouser Rosamond parce qu’il l’aime d’un amour sensuel) et qui tient plus du « partenariat professionnel » que du mariage à proprement parler (ce que remarque Jane, qui déclare à St John qu’elle accepterait de le suivre en Inde en tant que sa sœur, son assistante, mais que la proposition qu’il lui fait n’a aucun rapport avec le mariage). Dans les deux cas, le mariage est conçu comme l’association de la vie, des biens et des volontés de deux êtres dans leur intérêt respectif : chacun est envisagé comme le moyen pour la fin qu’est l’autre, alors que la vision du mariage que porte Jane est celui de la réunion de deux êtres pour chacun desquels l’autre soit une fin en soi. Le modèle d’affection qu’elle témoigne à Edward est d’ailleurs celui du dévouement, dévouement qui se garde d’aller jusqu’au sacrifice : si Jane prend Edward comme une fin, elle ne va pas jusqu’à se considérer elle comme un simple moyen pour la fin que serait Edward. C’est cette pureté d’intention qui permet d’envisager une union sans mariage : lorsque Edward propose à Jane Eyre de l’épouser, à la fin du roman, elle répond : «I don’t care about being married ». En cela elle va contre les convenances sociales, mais s’en moque (elle s’en affranchit dès le début, lorsqu’elle oppose sa franchise à l’hypocrisie de bon ton qui est exigée chez les Reed). Et dans cette conception de l’amour comme allant au-delà des convenances, il me semble que C. Brontë est plus idéaliste et romantique que féministe.
Là où il me semble qu’il est davantage question de féminisme, c’est au travers des conversations de Jane et d’Edward, qui s’opposent à celles de St John avec Jane. St John ne se soucie pas vraiment de Jane ; il veut seulement qu’elle rejoigne sa cause et le serve lui à travers cette dernière. En revanche, Edward, malgré ses vingt ans de plus que Jane, sa position sociale élevée, et le fait qu’il soit l’employeur et le « maître » de la jeune gouvernante, la traite en égale (il sollicite son avis, s’inquiète de ses désirs…). Il veut même la traiter à ce point en égale qu’il désire en faire sa femme et la faire voyager en Europe, lui faire partager son train de vie. Mais ç’aurait été créer une égalité de toute pièce, et masquer grossièrement la vraie différence de situation qui oppose Jane et Edward. Ce déséquilibre dans leur relation gêne Jane, qui refuse le voile que lui a acheté Edward pour leur mariage, ne veut pas changer de train de vie etc. Et, finalement, l’épisode de la révélation du mariage d’Edward avec Bertha tombe à point nommé : la fuite de Jane est alors un peu énigmatique. Elle-même ne se l’explique pas vraiment ; elle invoque une force, une nécessité. La seule raison pour fuir est le refus de vivre auprès d’Edward « dans le péché », c’est-à-dire en étant sa compagne sans être son épouse. Mais cette raison contredit le rejet des convenances qui définit le personnage de Jane Eyre, et son refus de la fausse morale, ainsi que sa conception libre et romantique des sentiments amoureux.
A mon sens, la seule raison qui explique pleinement le départ de Jane Eyre, c’est la nécessité, pour réussir à aimer et être aimé de manière vraie et sincère, d’établir une vraie liberté des deux amants à se donner l’un à l’autre. Il faut qu’aucun des deux n’ait plus d’intérêt que l’autre à s’engager, que chacun se livre en toute liberté, sans pouvoir avoir d’arrières-pensées. Jane ne se marie pas pour fuir la solitude et avoir une famille : elle en a retrouvé une. Elle ne se marie pas pour vivre confortablement : elle a hérité et a prouvé qu’elle était capable de subvenir à ses besoins sans cela. Quant à Edward, s’il semblait libre d’aimer Jane, la révélation de son précédent mariage change la donne, parce qu’alors il se révèle prisonnier du tour qu’on lui a joué. Tous deux auront à se libérer de leurs entraves pour pouvoir se rejoindre vraiment, et espérer être heureux ensemble. Le personnage de Bertha symbolise ainsi, peut être, ce qui retient Edward d’être libre, et explique la fuite de Jane qui, en découvrant les entraves dont souffre Edward, comprend mieux celles dont elle a à se libérer elle-même.
Ce qu’il y a de féministe, pour finir, dans cette conception du mariage, c’est que la femme comme l’homme doit être libre de le choix de son époux, c’est-à-dire que ce choix doit suivre celui de son cœur, et pas celui de son ambition, qu’elle soit financière (Miss Ingram) ou existentielle (St John). Mais, là encore, C. Brontë traite de manière égale hommes et femmes : les hommes aussi peuvent se tromper en matière de mariage (voir l’exemple de St John). Il existe différentes façons de ne pas être libre de donner son affection : Edward est prisonnier, lui aussi – de ses erreurs passées. Chacun doit conquérir sa liberté pour espérer pouvoir offrir son affection sans pensée intéressée ; et, pour être aimé en retour et espérer pouvoir être pleinement heureux, il faut que l’autre offre lui aussi son affection librement, sans intention d’asservir l’autre. Ce qui est étonnant du point de vue féministe dans Jane Eyre, c’est que C. Brontë fait du mariage, une fois contracté de manière véritable, un lieu de liberté, celle d’être soi-même face à l’autre ; mais c’est une liberté qu’il faut travailler à conquérir pour espérer faire un vrai mariage. Lieu de liberté, c’est aussi un endroit où l’égalité est de rigueur, car il ne peut y avoir de liberté dans l’engagement si une inégalité financière ou sociale fait en sorte que un seul des deux ait besoin de l’autre. L’égalité entre homme et femme que C. Brontë défend dans Jane Eyre ne serait donc que le moyen, pour elle, de défendre l’idéal d’un amour libre, idéal qui serait plus romantique que féministe à proprement parler.

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[club] Charlotte Brontë – Jane Eyre : Emploi du Je

L’emploi de la première personne est intéressant. Cela donne la parole à une femme. Je pense que cela rajoute au caractère féministe du roman. Ce n’est pas un narrateur asexué omniscient qui raconte une initiation. C’est une femme qui raconte son initiation. Elle en est actrice et juge. Cela rajoute aussi à son indépendance.