Hildegarde comme Thérèse nous amène à nous interroger sur la création littéraire.
Hildegarde semble refuser la maternité de son œuvre. Tout se passe comme si elle n’était l’auteure de rien. Tout vient de la « lumière sereine », elle n’est qu’un « misérable vase d’argile » (p.84). Elle n’est que la bouche et la main de Dieu. On retrouve la même modestie que chez Thérèse d’Avila.
Certaines féministes aujourd’hui y voient une stratégie pour obtenir de l’autorité. En tant qu’elle-même, elle n’aurait pas été écoutée. Cela me rappelle ces auteures de la Renaissance qui appelaient l’autorité de Platon, de Montaigne
Je pense qu’il faut nuancer l’argument de la stratégie, car Hildegarde est croyante. Elle croit donc sincèrement écrire ce que Dieu veut, tout comme Thérèse. Il y a une place, je crois, pour une réflexion sur l’inspiration. Hildegarde est inspirée par sa foi.
Il y a cependant une œuvre plus discrète où elle est auteure : elle ne fait pas qu’y retransmettre ses visions. Ses traités de médecine sont également plus personnels…