Catégories
discussions

[club] Fanny Mendelssohn : Sœur de

Une fois n’est pas coutume. Fanny n’a pas été empêché de publier par son mari, qui lui était peintre. Il l’a au contraire encouragé. Il l’a représentée en Myriam. Ce sont son père et son frère qui se sont opposés à ce que Fanny devienne une compositrice professionnelle.

Fanny était très proche de son frère Felix Mendelssohn. D’après les biographes leur relation était fusionnelle, le frère meurt d’ailleurs six mois après sa sœur d’une attaque comme elle. Cependant, il l’a toujours encouragé à demeurer une amateur : jalousie ? préjugés ?

Catégories
discussions

[club] Fanny Mendelssohn : Victime des préjugés

Shakespeare n’avait sans doute pas de sœur, mais Felix Mendelssohn oui. Elle s’appelait Fanny. Elle a appris la musique et le piano avec lui jusqu’à ce qu’elle ait quatorze ans. Ensuite leur père a souhaité une carrière professionnelle pour son fils et a préféré que sa fille demeure une « dilettante ». Si Fanny Mendelssohn n’avait pas été une fille, elle aurait peut-être été le seul Mendelssohn dont on se souvienne aujourd’hui.
Fanny a été victime des préjugés de son père sur les femmes : elle devait pas être des artistes professionnelles. Mais le genre n’est pas le seul problème de Fanny. Sa classe sociale l’est tout autant : elle n’avait pas besoin de gagner sa vie, donc de publier sa musique.

Catégories
discussions

[club] Fates&Furies : Destin

Le roman pose la question du destin : peut-on échapper à son enfance ? peut-on décider de son destin ? La famille de Lotto le voit génial. Ça marche, mais pas tout à fait… L’avantage de l’admiration reçue est qu’il ne doute pas un instant qu’il mérite la gloire qui lui tombe dessus. La famille de Mathilde/Aurélie voit en elle le mal incarné. Oui, mais pas à ce point.
On peut élargir cette question du destin à ce qui nous préoccupe dans les discussions de ce bookclub : peut-on échapper à son genre? Peut-on échapper aux préjugés et aux rôles attachés à son genre biologique?

Catégories
discussions

[club] Fates&Furies : Création et maternité

Lancelot s’empêtre dans le discours traditionnel sur la différence des genres. Il prétend que les femmes ne peuvent pas créer des œuvres, car elles créent la vie. « if a woman chooses to spend hers [time] on creating actual life and not imaginary life that’s a glorious choice » « women have turned their creative energy inward, not outward ».

Or Mathilde n’a pas d’enfant. Dans la seconde partie, on apprend que c’est par choix, qu’elle a avorté une fois (p. 273-4). Cependant, la vie de Mathilde n’est pas exempte de création : elle s’est créée. Elle a lentement, patiemment créé Mathilde et fait disparaître Aurélie. Puis elle a aussi créé Lancelot. Elle a vu le potentiel de sa première pièce, elle a fait les corrections nécessaires, elle a manipulé ses émotions à plusieurs reprises…

Catégories
discussions

[club] Fates&Furies : Problème d’identité

Durant la première partie, Mathilde est la femme de Lotto. Il est difficile de la définir autrement. C’est son identité. Elle lui est entièrement dévouée et il la voit comme une sainte, même si vers la fin de la première partie, son admiration semble ébranlée.
La deuxième partie du livre pose une question : qu’est-ce qui arrivent aux femmes de génie quand le génie meure. Le livre propose une réponse à travers la voix de la compagne de Gertrude Stein, Alice B. Toklas p. 373 : « I am nothing but a memory of her ». Mathilde est autre chose que le souvenir de Lotto, parce qu’elle est aussi Aurélie… Elle a sa vengeance. Elle est aussi vengeance et colère. La deuxième partie du roman découvre les secrets de Mathilde : elle gagne une identité. Pendant toute la première partie, elle était active, prenait des décisions, existait. Elle est en fait un personnage bien plus intéressant que Lotto p. 272 « She was the interesting one ».

Catégories
discussions

[club] Louise Bourgeois. La mère : prédatrice, protectrice, géante, effrayante.

Louise Bourgeois a choisi l’araignée comme symbole de la mère. Ce choix peut surprendre même si la biographie de Louise Bourgeois donne une explication (sa mère tissait des tapisseries). L’araignée est en effet une bestiole qui fait peur ou dégoûte, qui peut être dangereuse… C’est une représentation qui surprend car elle n’associe pas la maternité à la beauté et à la douceur, mais à la violence et au travail. L’araignée patiemment tisse sa toile et tue quiconque l’attaque. Le choix de l’araignée surprend si l’on se base sur les représentations habituelles des mères, mais si l’on se base sur des expériences réelles de la maternité, ce n’est pas si surprenant. Louise Bourgeois a ici le mérite de s’opposer aux clichés.

Catégories
discussions

[club] Louise Bourgeois : Le refus d’être étiquetée

Être soi semble être le défi des femmes artistes : n’être ni la femme de ni la fille de, mais aussi ne pas être la muse ou l’incarnation d’un mouvement. Louise Bourgeois a ainsi toujours refusé d’appartenir à un groupe même au féminisme.

Catégories
discussions

[club] Louise Bourgeois : Femme et psychanalyse, revanche ou réconciliation ?

Louise Bourgeois pense que Freud n’a rien fait pour les artistes, que la cure ne se permet pas de libérer de l’enfance. De plus, elle affirme le pouvoir de la sexualité féminine. Dans Le Regard, les femmes regardent le monde avec leur vagin. Serait-ce donc une revanche des femmes sur la psychanalyse ? Ce n’est pas sûr. En revenant toujours à son enfance, Louise Bourgeois montre que le médecin viennois avait raison. Et je pense que l’on peut voir dans sa destruction du père une forme de réconciliation. Elle va certes plus loin : elle ne se contente pas de tuer le père, elle le détruit, mais c’est justement cela, ce dépassement, qui permet la réconciliation.

Catégories
discussions

[club] Agnès Varda – Indépendance artistique

Agnès Varda n’est pas présentée comme la compagne de Jacques Demy. Elle a une carrière indépendante, propre, tout en étant la compagne d’un artiste tout autant célèbre. Elle lui consacre d’ailleurs une trilogie après sa mort, preuve d’un grand amour.
Et pourtant elle continue d’être Agnes Varda. On pourrait presque voir une inversion des rôles. Etant le sujet de son œuvre, c’est le compagnon qui devient la muse…

J’aimerais savoir à quoi cela tient…
Est-ce que les temps ont changé depuis Camille Claudel? Si on pense aux scandales récents dans l’univers du cinéma difficile de dire oui.
Est-ce que cela tient d’un manque d’info? Peut-être qu’Agnes Varda a lutté pour s’imposer et que je manque simplement d’info.
Est-ce que cela tient à la personnalité exceptionnelle d’Agnès Varda ? Elle est très indépendante dans son art. Elle refuse les étiquettes (comme celle de la Nouvelle Vague), elle n’a pas peur de faire des films qui ne se vendent pas. Je la cite ici dans une interview donnée en 1986 dans 24 images, numéro 27 : « Je ne suis pas attachée et personne ne m’attachera. Mais je prends le risque de faire des films qui ne marchent pas. Alors qu’ils veulent presque tous gagner de l’argent à chaque film et faire carrière ».

Je pense qu’il y a un peu de tout, les temps ont un peu changé: elle a aussi subi de la discrimination et elle a une personnalité extraordinaire. Sa force est, nous l’avons vu dans le post précédent, son indépendance.

Catégories
discussions

[club] Pina Bausch – Et les autres femmes?

Les chorégraphies de Pina Bausch exposent la violence exercée contre les femmes, la domination des hommes. Par exemple dans Barble Bleue en 1977, des femmes sont trainées par les cheveux.
Cependant le témoignage de Jo-Ann Endicott montre que Pina exerçait une certaine violence sur ces danseurs en leur demandant de tout donner et en ne se préoccupant de leurs difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale. Peut-être que, si elle ne se souciait pas des soucis de ses danseuses mères de famille, c’était parce qu’elle avait intégré des préjugés sur les femmes au travail ?
Dans le témoignage de Jo-Ann Endicott, on voit que le génie semble en quelque sorte privé d’empathie. Comme si tout ce qui préoccupait Pina était sa création…