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[club] Lou Andreas-Salomé/Freud – Différences des sexes, de quel côté est-elle ?

Nietzsche_paul-ree_lou-von-salome188Lou Andreas-Salomé est une femme, libre, psychanalyste. On s’attend donc à la voir défendre la cause des femmes.

Or, comme toujours, elle semble très fidèle à Freud (à la différence des grandes figures de la psychanalyse Hélène Deutsch, Mélanie Klein…).

Le 30 juin 1916, Lou rend hommage à la psychanalyse, remercie la Société pour  ses réunions. « Ainsi chacun des sexes, à la fois séparés et unis, accomplit selon les rôles qui lui incombe, l’homme se bagarre et la femme remercie »

p.83 Elle parle d’Anna qu’elle ne connaît pas encore, on est en août 1917 : « N’est-elle pas devenue adaptatrice de langues étrangères? Et peut-être écrivain dans sa propre langue? Ce serait une belle transposition de son père dans le féminin ». Pourquoi ne la voit-elle pas psychanalyste? Pourquoi les femmes artistes correspondraient aux hommes psychanalystes?

Cependant ses patients lui font remarquer des similitudes entre les deux sexes. p88. Elle remarque que l’angoisse de castration  peut être commune aux deux sexes. p. 140 elle s’étonne de trouver la même chose chez les filles et les garçons

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[club] Lou Andreas-Salomé/Freud – Anna Freud

annafreudDans cette correspondance apparaît une figure dont nous allons bientôt discuter : Anna Freud, la fille de Freud.

Elle apparaît discrètement (Lou ne la rencontre qu’en 1921) et petit à petit elle s’impose…

Anna est s’abord nommée « fille-Anna »; Lou la considère toujours comme la fille de, même si c’est une amie. Puis elle ne l’appelle plus systématiquement voire plus du tout, preuve que Anna s’impose.

De plus, Lou entretient une correspondance avec Anna. Elle ose lui parler de ses difficultés et de sa santé. Anna répète semble-t-il à son père, ce que Lou accepte…

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[club] Lou Andreas-Salomé/Freud – Une passion pour la psychanalyse

Salome1Lou Andreas-Salomé s’investit beaucoup dans la psychanalyse. Ce n’est pas seulement un investissement intellectuel : c’est une véritable passion.

p. 59 :

« je m’efforce honnêtement et de tout mon cœur de vous bien comprendre ». Je n’ai pas vérifié l’original, mais je trouve intéressant l’usage du mot cœur. Il ne s’agit pas seulement d’un effort intellectuel, c’est aussi une affaire de sentiments.

p.76 parlant du nouveau livre de Freud : « Affamée, assoiffée, je me suis jetée dessus »

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[club] Lou Andreas-Salomé/Freud – Mentor ou muse?

corr freud salomeIl l’écoute, l’encourage à penser, à publier.

Elle fait preuve d’un grand respect, elle craint toujours de le décevoir. Par exemple, p.59 : Lou a peur de mal comprendre, il la rassure, restaure son esprit critique, son intelligence. Il lui donne des conseils, la guide.

p.198 Freud la rappelle à l’ordre sur sa place « Préparer Mme E à son divorce ne rentre pas dans vos attributions. Vous n’êtes ni un ami juriste ni une tante secourable, mais une thérapeute qui ne peut travailler que quand on lui donne les moyens de le faire. Un point c’est tout »

C’est un mentor. Mais c’est aussi une muse. Il inspire des textes à Lou Andreas Salomé. Elle a une relation passionnée avec la psychanalyse, et Freud…

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[club] Mahony – Dora, patiente mal traitée

Dora est la première patiente sur laquelle nous nous penchons.

Et elle a été mal traitée.

Je ne vais pas en déduire cependant que la psychanalyse traite mal les femmes en général, mais Dora oui.

Il me paraît choquant que Freud ne voit pas d’emblée que Dora est une victime : sa famille est toxique, monsieur K. lui fait des propositions malsaine…. Est-ce liée au fait que je suis née en 1980? Que la Vienne de Dora était différente? Je peux admettre que la différence d’âge entre monsieur K. et Dora n’était pas alors un problème, ni le fait que Dora était ado, mais n’est-ce pas évident que la position de monsieur K. (mari de l’amante du père) rend sa proposition malsaine? Suis-je trop moraliste?

Il me paraît encore plus choquant que Freud ne se met pas du côté de sa patiente. Il ne l’écoute pas, il écoute les adultes qui la lui envoient. Je pense que l’hostilité de Dora à l’égard de la cure est due au manque d’empathie de Freud. Il est du côté des adultes et surtout il veut prouver sa théorie, il ne l’écoute pas.

Cependant, il y a malgré tout dans le texte de Freud une volonté de se remettre en cause. Et je trouve que beaucoup de psychanalystes oublient cet aspect : Freud n’avait pas la prétention d’avoir une théorie achevée et intouchable.

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[club] Mahony – Pourquoi Freud se trompe-t-il?

Mahony met en avant les erreurs de Freud, notamment dans son positionnement. Il se montre directif, fait des suppositions gratuites, néglige certains aspects.

Il me semble particulièrement intéressant de nous demander les raisons de ces erreurs.

Plusieurs explications sont possibles en fonction de où on se place. Du point de vue de la psychanalyse, Freud se trompe car il ignore ou tout au moins sous-estime le contre-transfert. D’un point de vue plus large, je pense que les erreurs de Freud prouvent qu’il a des préjugés sur les femmes et la sexualité féminine.

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[club] La Belle dame sans mercy – Postérité

L’ouvrage est demeuré célèbre. Il donne lieu à de nombreux textes s’en inspirant, y compris au 19ème (Keats).

La qualité littéraire du texte y est sûrement pour beaucoup. Le fait que les deux personnages soient également desservis permet de le rendre agréable à tous.

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[club] La Belle dame sans mercy – Refuser et refuser l’amour

La dame est sans mercy car elle refuse l’amour de son poursuivant.

Peut-on y voir l’éloge de la liberté de choix?

D’un point de vue courtois, je pense que non. L’indifférence de la dame fait partie du jeu courtois. La dame doit octroyer ou refuser ses faveurs à l’amant suivant « la logique du guerredon ». La Dame la refuse au nom d’une « libre franchise », qui n’est pas « la noble franchise ». Le problème n’est donc pas que la dame refuse, mais la raison pour laquelle la dame refuse.

La dame refuse au nom d’un désir d’indépendance, qui n’était certes pas recommandé par la société médiévale.

Maintenant Chartier reste neutre vis-à vis de ses personnages

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[résumé] Sophie Tolstoï – A qui la faute ?

Tolstoï, à la fin de sa vie, s’en prend au mariage « prostitution légalisée » et prêche l’abstinence. En 1890, il précise son point de vue suite aux courriers reçus au sujet de son court récit La Sonate à Kreutzer : les enfants doivent être le but des relations sexuelles, et pas un obstacle à la jouissance. L’abstinence est donc également nécessaire dans le mariage, notamment pendant la grossesse et l’allaitement. De plus, il n’y a pas de mariage chrétien, seulement un point de vue chrétien sur le mariage.

Offensée par La Sonate à Kreutzer; son épouse Sophie, mère de ses 13 enfants, scribe et correctrice, écrit A qui la faute en? en 1892. En 2010, Albin Michel publie une nouvelle traduction de La Sonate à Kreutzer, précédée par une première traduction d’A qui la faute ?. De son vivant, on avait déconseillé à Sophie de publier.

A qui la faute ? raconte le destin d’Anna, jeune fille innocente et cultivée qui rêve d’un amour spirituel. Après son mariage avec un vieil ami de la famille, elle déchante aussitôt : il ne la désire que charnellement. Elle trouve cependant du réconfort auprès de ses enfants et de la campagne. Son mari continue de la décevoir, en méprisant ses enfants et tout ce qu’elle aime. Un jour, elle rencontre Dimitri, vieil ami de son mari avec qui elle noue une relation platonique proche de son idéal spirituel… Dans ce récit, Sophie Tolstoï ne revendique rien, elle propose néanmoins une description juste de la vie des épouses, privées à la fois de sexualité et de spiritualité. Comment ne pas être interpellé par le tragique de l’existence d’Anna? « Se peut-il que ce soit-là tout le destin des femmes, songeait Anna, un corps au service de l’enfant, un corps au service du mari? L’un après l’autre, et ainsi de suite, sans qu’on en voie la fin? Où est donc ma propre vie? Où est mon moi? Mon vrai moi qui jadis aspirait à quelque chose de sublime, à servir Dieu et un idéal? » (p.96-97)

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(club) Thérèse d’Avila – Une réussite patiente

Sainte Thérèse ne renonce jamais à son projet, ne concède jamais, mais elle a toujours le souci d’obtenir l’approbation de ses supérieurs. Elle est prête à attendre pour cela. Elle ne veut pas créer une secte ; elle réussit là ou Luther a échoué. Elle ne veut pas être celle par qui le scandale arrive. Patience, diplomatie, persévérance, confiance en son projet me semblent caractériser sa démarche. On pourrait lui reprocher d’être trop prudente, trop servile ; mais je trouve qu’elle ne concède rien d’essentiel et que sa méthode est plutôt intelligente et efficace.

C’est peut-être un exemple à suivre pour modifier la société en faveur des femmes. Ou l’Eglise catholique…