Catégories
discussions

[club] Kristeva – Rôle positif des hystériques

julia kristeva 3Kristeva souligne le rôle positif des hystériques qui ont fait progresser la psychanalyse parce qu’elles ont suscité un contre-transfert chez leur analyste (p. 107). Il est agréable de voir les hystériques réhabilitées.
Mais tout de même n’est-ce pas une façon un peu facile d’excuser le manque d’éthique de certains psychanalystes et le fait qu’ils ont ignoré le contre transfert?

Catégories
discussions

[club] Kristeva – Freudisme et féminisme

Kristeva-Julia-Les-Nouvelles-Maladies-De-L-ame-Livre-396710430_ML

Kristeva montre ici clairement, en particulier dans le chapitre « Le temps des femmes » que le freudisme n’est pas l’ennemi du féminisme.
Au contraire, le freudisme peut devenir la base théorique du féminisme. « Ce n’est plus dans une recherche d’égalité que le combat s’engage désormais. Il revendique la différence, la spécificité. Il faut pour ce combat abandonner le socialisme, pour le freudisme », p. 311
Le freudisme démontrant la différence des sexes, ce féminisme ne pourra pas être universaliste, mais essentialiste. Kristeva se range ainsi aux côtés de ce qu’elle nomme une troisième génération de féministe, celles qui accepte la différence des sexes.

La différence des sexes en psychanalyses n’induit pas de hiérarchie, de supériorité de l’un sur l’autre mais des différences à respecter.
Ainsi dans la première partie, Kristeva dit que les hystériques peuvent être des deux sexes. Le refus de la castration est le refus de l’autre sexe. La castration ne concerne pas que les femmes : chaque sexe doit renoncer à être l’autre sexe.
Le freudisme accuse les féministes universalistes de refuser la castration, c’est à dire la différence des sexes.

Catégories
discussions

[club] Théroigne de Méricourt – Un exemple de sublimation

theroigneIl est frappant dans le cas de Théroigne que sa « folie » apparaît avec la déception : quand elle ne croit plus en la révolution, quand elle est arrêtée, elle sombre. Comme si l’action politique et révolutionnaire l’avait en quelque sorte protégée de la folie.
On peut bien sûr répondre que de toutes façons elle aurait fini par sombrer.

C’est peut-être aussi un moyen de la faire oublier (voir poste précédent). Je pense que Théroigne était effectivement mélancolique, qu’elle avait une fragilité psychologique comme on dirait aujourd’hui et qu’on a su la pousser à bout.

Je pense aussi que son engagement politique l’a effectivement aidé. C’est un moyen de sublimation.

Bien sûr il ne guérit pas comme une cure psychanalytique, et sitôt le moyen de sublimation enlevé il y a une rechute.

Catégories
discussions

[club] Théroigne de Méricourt – La folie, un argument contre les femmes?

folieL’ouvrage nous fait réfléchir : à quel point Théroigne était-elle folle? La folie n’est-elle pas un argument facile contre les femmes qui dérangent? C’est un moyen de les écarter, de ne pas les prendre au sérieux, de ne surtout pas s’attarder sur leur cascomme l’ont fait beaucoup d’historiens de la Révolution. De même la diffamation dont sont victimes Marie-Antoinette, Madame Roland et Olympe de Gouge est une manière de les punir pour ne pas être restées à leur place de femme (p.156-57).

On peut parfois se demander à quel point les hystériques de Freud était-elle hystérique. Dans une société patriarcale qui souhaite le rester, il est préférable d’appeler hystérique ou névrosée la femme qui revendique sa liberté ou ses ambitions… Le cas de Théroigne nous ramène au cas de Dora. Dora aussi était une jeune fille qui dérangeait 1) ses parents par les secrets qu’elle savait 2) Freud parce qu’elle ne voulait pas de sa cure 3) la psychanalyse parce qu’elle pointait des faiblesses de la théorie et des erreurs de Freud.

Catégories
discussions

[club] Théroigne de Méricourt – Féministe sans y penser

0379Théroigne peut passer pour une activiste féministe. Cependant, elle n’a pas de projet féministe. p.59 : « Théroigne de Méricourt n’est pas une théoricienne active et réfléchie du premier féminisme. Mais elle l’incarne spontanément dans la mesure où elle prend conscience de sa situation de femme en même temps qu’elle revendique sa liberté en l’associant au projet égalitaire de la Révolution ».

Dans ce bookclub, nous nous sommes toujours demandés ce que signifiait être féministe. Théroigne propose une définition très intéressante et très simple : c’est revendiquer pour les femmes la même liberté que les hommes face à un constat d’injustice.

Catégories
discussions

[club] Dolto – Mère et fille

0639.0003.05Le cas de Dolto montre importance de la relation mère-fille, que Freud avait ignorée

La relation complexe qui la lie à sa mère est centrale dans sa biographie et dans sa psychanalyse. Sa mère lui reprochait la mort de sa soeur ainée, mais aussi de réussir, d’être différente d’elle. Elle a été l’obstacle principale dans sa carrière et dans son développement psychique. Mais Françoise l’aimait.

Dans son oeuvre, Dolto a aussi montré le rôle essentiel de la mère, de la parole de la mère qui permet au bébé de ne pas en rester au niveau du ressenti corporel.

En bonus : Des videos de Dolto sur le site éducation de Francetv, http://education.francetv.fr/

Catégories
discussions

[club] Dolto – La nécessité d’un métier

13151-psychanalyse-doltoFrançoise Dolto explique qu’elle a très tôt compris qu’elle devait avoir un métier. Elle a observé les femmes veuves après la première guerre mondiale qui n’avaient pas de métier et qui sombraient dans la folie. Pour elle travailler est une nécessité et pas seulement pour des raisons économiques, mais pour des raisons de santé.
Cette explication de Dolto me paraît répondre à la question récurrente : pourquoi n’y a-t-il pu des hystériques comme au temps de Freud? Peut-être grâce à la psychanalyse. peut-être grâce à la libération sexuelle. Mais sûrement grâce au travail des femmes. Les patientes de Freud n’avaient pas de métier.
Autre point frappant : la détermination de Françoise Dolto. Convaincue de la nécessité d’un métier, ayant choisi son métier, elle ne renonce pas, elle insiste, résiste, s’oppose à ses parents.

Catégories
discussions

[club] Mélanie Klein – Clin d’oeil aux « reines du crime »

klein_36Les auteures de romans policiers sont des « déprimées réconciliées avec a mise à mort et qui se souviennent qu’au commencement était le sadisme envieux, et qui ne cessent de s’en guérir en le racontant ». Rappelons qu’Anna Freud adorait les romans policiers, que Kristeva en a écrits. Il a manqué à MK une langue maternelle pour écrire des romans policiers. Elle a été une détective de la psychanalyse. p.222

Catégories
discussions

[club] Mélanie Klein – Réhabilitation du rôle de la mère.

mKlein3MK réhabilite le rôle de la mère dans le développement de l’enfant. Freud rencontrait des difficultés dans sa pensée et dans ses analyses parce qu’il négligeait le rôle de la mère. Rappelons nous le cas de Dora. A l’inverse, comme le concède Kristeva on peut reprocher à Mélanie Klein de ne pas s’occuper assez du père. Le génie de MK selon Kristeva est d’avoir vu l’importance de la relation à la mère dans toute son ambiguïté. p.397 Elle a « lié, par le négatif, le sort du féminin à la survie de l’esprit ». Il faut reconnaître qu’elle a redonné sa place au féminin dans la vie psychique du bébé.

Catégories
discussions

[club] Mélanie Klein – La psychanalyste, une science moins sexiste?

klein londresLe cas de Mélanie Klein, comme avant celui de Marie Bonaparte ou d’Anna Freud, nous oblige à remarquer que la psychanalyse compte beaucoup de femmes parmi ces pionniers, en particulier dans l’entourage de Freud. On pourrait répondre que c’est parce qu’elle est née avec les mouvements d’émancipation des femmes à la fin du XIXème siècle…. Mais cela me parait insuffisant. Il me paraît remarquable de voir le nombre de femmes qui ont choisi la psychanalyse, qui ont pu s’émanciper grâce à elle… La psychanalyse serait-elle moins sexiste ou en d’autres termes est-elle moins touchée par la domination masculine (au sens de Bourdieu)? Si oui, alors on ne peut pas l’accuser de définir les femmes comme inférieures. L’enjeu est énorme!
D’autre part peut-on dire qu’il y a une spécificité de la psychanalyse qui la rend plus adaptée aux femmes? Les femmes font-elles de meilleures analystes? Kristeva dans sa biographie de Mélanie Klein suggère que oui en raison du rôle maternel de l’analyste. Mais n’a-t-on pas tous, hommes ou femmes un côté féminin?
Je n’ai pas de réponse, juste quelques éléments. D’abord je pense qu’il faut faire attention aux préjugés. Comme quoi les femmes écouteraient mieux etc. Ensuite, il me paraît évident que Mélanie Klein ou Anna Freud ont profité de la nouveauté, du fait que la psychanalyse n’était pas encore reconnue. Il n’était pas question pour elle de devenir médecin, mais la psychanalyse c’était différent… Marie Bonaparte a pu s’y intéresser car cela était vu comme un hobby et pas comme un métier. Enfin, je ne peux que remarquer que Freud ne s’est pas opposé à l’admission des femmes dans les cercles de psychanalyse. Au contraire en encourageant la psychanalyse profane, par des non médecins, il a permis aux femmes de devenir plus vite analystes.