Le roman de Bioy Casarès se finit sur ces mots : « A celui qui, se fondant sur ce rapport, inventera une machine capable de rassembler les présence désagrégées, j’adresserai une prière : qu’il nous chercher, Faustine et moi, qu’il me fasse entrer dans le ciel de la conscience de Faustine. Ce sera là une action charitable. »
Le narrateur ne réduit pas Faustine à une image ; c’est Morel qui agit ainsi. Et il le fait car elle est morte. Si Morel s’en accommode, le narrateur, lui, aimerait entrer en contact avec Faustine. Mais ce que montre l’invention de Morel, c’est que cette communication est impossible. Cela est propre à son dispositif fictionnel évidemment mais cela me semble aussi symbolique de la difficile communication entre les êtres, tout particulièrement en amour : la parfaite compréhension serait-elle une illusion, un désir inassouvi ?
On rejoindrait en cela la réflexion de Samuel Beckett dans ses pièces comme Oh les beaux jours ou Fin de partie… En dépassant le strict problème des rapports hommes/femmes.