Un essai chez Stock : Moi aussi je pense donc je suis
Elodie Pinel a publié le 14 février un essai sur les femmes philosophes aux éditions Stock. Cet essai vise à nous faire découvrir des penseuses trop souvent oubliées des manuels scolaires et des amphithéâtres et à nous faire penser avec elles, quelque soit notre expérience de la philosophie, quelque soit notre genre, quelque soient nos opinions. Elle nous explique son projet dans notre épisode du 10 mars.
Un parcours autobiographique
Dans son essai, Elodie Pinel revient sur son parcours de philosophe. Elle remarque les femmes qui lui ont manqué : les enseignantes à l’université et les modèles dans les livres. Elle se demande pourquoi elle a cru abandonner la philosophie en ne devenant pas aussitôt professeure de philosophie. Elle témoigne de son combat pour l’égalité. Sa copie d’agrégation qui comportait autant de références à des philosophes femmes qu’à des philosophes hommes ne devrait pas être une exception.
Une enquête sur l’invisibilisation des femmes
Dans son essai, Elodie Pinel met en avant les procédés qui ont conduit à éliminer les femmes philosophes des manuels scolaires et des bancs de l’université. Elle ajoute que certains procédés sont encore à l’œuvre aujourd’hui : « en 2019, sur 84 noms de la liste des auteurs à étudier en classe de terminale, seuls 5 sont féminins. Hannah Arendt, Simone
de Beauvoir, Simone Weil, Elizabeth Anscombe,
Jeanne Hersch ont ainsi les honneurs du Conseil
supérieur du programme«
Une (re)définition de la philosophie
Sa recherche de femmes philosophes conduit Elodie Pinel à s’interroger sur la définition de la philosophie. Si l’on en fait un métier lié à l’enseignement et à l’université, dont les femmes ont longtemps été exclues, on contribue à invisibiliser les femmes. Si l’on réduit la contribution des femmes à leur féminisme, on en fait des militantes plus que des penseuses ou des références.
Et si on lisait ces femmes au lieu de disserter sur leur genre?