Je relève le programme que dresse Elsa Dorlin en conclusion de son ouvrage. Relevant l’oubli qui a marqué les 4 auteurs étudiés, elle indique la chose suivante : « Au fond, si ces auteurs ont été oubliés, on en déduit naturellement que c’est parce que ce sont des auteurs mineurs, des personnages secondaires, alors que ce jugement porte sur leur objet de pensée. (…) Le sujet n’est pas noble, les auteurs sont donc considérés comme médiocre et on n’a pas fait grand cas de leurs oeuvre, ne serait-ce que dans les rayonnages des bibliothèques. »(p. 146). Et plus loin : « Ce processus de méconnaissance révèle une véritable violence idéelle, impalpable, faite aux femmes, qui réside précisément dans cette confiscation insidieuse de leur histoire et de leur héritage, parce que tout est fait pour qu’elles ignorent en être les légatrices universelles ».
Je crois qu’en lisant ces auteurs et en débattant de nos lectures, nous contribuons, à notre manière, à nous ré-approprier cette histoire…