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[club] Mme d’Epinay – La dictature de la réputation

L’ouvrage illustre à quel point la réputation comptait pour les femmes et même les tyrannisait. Chaque étape de la vie de Madame de Montbrilliant fait l’objet de rumeurs et de médisances. Elle-même a peur de ce qu’on pourrait penser d’elle, c’est ce qui en partie la retient d’être infidèle puis la conduit à vivre retirée du monde.

p.917 : « Il est donc vrai que je fais l’histoire du jour et que je suis en butte à tous les mauvais propos, aux interprétations, aux injustices, aux plaisanteries ? »

Je trouve intéressant cette importance de la réputation pour deux raisons :

1) Rousseau insiste sur l’importance de la réputation des femmes, plus importante que la réalité. « L’homme, en bien faisant, ne dépend que de lui-même, et  peut braver le jugement public ; mais la femme, en bien faisant, n’a fait que la moitié de sa tâche, et ce que l’on pense d’elle ne lui importe pas moins que ce qu’elle est en effet ».

2) Beaucoup de jeunes filles de milieux populaires et de quartiers sensibles témoignent aujourd’hui de l’importance de la réputation. « Avoir une réputation » est parfois chez les adolescents synonyme de mort sociale, mais aussi cause de violences sexistes.

La réputation est donc un moyen d’abaisser, d’asservir les femmes

Une réponse sur « [club] Mme d’Epinay – La dictature de la réputation »

La réputation est une arme d’autant plus redoutable qu’elle est créée à volonté par ceux qui dominent, à savoir les hommes ! Aux XVIIe et XVIIIe siècle, ce que redoutaient le plus les femmes qui cédaient aux avances d’un amant, c’était que celui-ci ne soit un libertin qui divulgue l’existence de la liaison à l’entourage social. Le procédé était courant… C’était un triomphe pour l’homme et un déshonneur pour la femme.
Ta remarque me fait donc revenir sur un de mes posts et le corriger : si les Mémoires de femmes existaient au XVIIIe siècle, Mme d’Epinay ne semble pas faire partie de celles qui pouvaient se permettre une telle entreprise. Son choix de se raconter via une fiction pourrait donc relever d’un choix par défaut, même si elle transforme cette contrainte en opportunité et en fait le point de départ d’un véritable projet littéraire.

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