Nous avions déjà lu un « prolongement » récent d’une oeuvre de Jane Austen : le roman à succès Bridget Jones, qui se voulait une reprise de Pride dans Prejudice. Nous avions souligné à l’époque que ce qui distinguait les deux textes, c’était que Pride and Prejudice se livrait à une analyse pointue de chaque manière de contourner, sous l’ère victorienne, les conventions trop rigides qui entouraient l’institution du mariage, alors que Bridget Jones reprend sans les interroger le type du prince charmant, de l’histoire qui finit bien (une fois encore) et le topos de l’amour victorieux.
Dans The Jane Austen Book Club, il me semble que c’est, comme de Bridget Jones, une lecture trop fouillée qui guide la ré-écriture des textes d’Austen. Ne restent de ses romans que leur trame narrative, quelques caractéristiques propres à leurs personnages phares, et c’est tout. L’histoire se répète, c’est-à-dire qu’une succession de faits recommence, mais la critique féministe sous-jacente aux romans d’Austen est, par exemple, oubliée. Toute dimension sociale et politique est balayée, ce qui affadit et aplatit le propos.
Je ne pense pas que The Jane Austen Book Club soit à la hauteur du modèle qu’il se choisit. C’est un bon divertissement (et c’est sans doute la raison pour laquelle le roman va être adapté au cinéma) mais ce n’est pas une oeuvre clé de la littérature anglosaxonne contemporaine.
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