Louise Bourgeois a choisi l’araignée comme symbole de la mère. Ce choix peut surprendre même si la biographie de Louise Bourgeois donne une explication (sa mère tissait des tapisseries). L’araignée est en effet une bestiole qui fait peur ou dégoûte, qui peut être dangereuse… C’est une représentation qui surprend car elle n’associe pas la maternité à la beauté et à la douceur, mais à la violence et au travail. L’araignée patiemment tisse sa toile et tue quiconque l’attaque. Le choix de l’araignée surprend si l’on se base sur les représentations habituelles des mères, mais si l’on se base sur des expériences réelles de la maternité, ce n’est pas si surprenant. Louise Bourgeois a ici le mérite de s’opposer aux clichés.
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Une réponse sur « [club] Louise Bourgeois. La mère : prédatrice, protectrice, géante, effrayante. »
La représentation de la mère en araignée est en effet très surprenante a priori, car à rebours des images traditionnelles de la maternité, et en même temps très parlante et très juste, que l’on se place du côté de l’enfant ou de la mère d’ailleurs. La maternité est bien plus souvent un combat, une toile tissée patiemment et défendue avec âpreté, qu’un dimanche après-midi tranquille dans un salon bourgeois, à la Renoir. Cette double lecture de la figure de l’araignée, du côté de l’enfant plutôt effrayante, du côté de la mère plutôt réaliste, me semble rendre l’oeuvre particulièrement intéressante, et, pour notre bookclub, particulièrement pertinente.