Louise Bourgeois pense que Freud n’a rien fait pour les artistes, que la cure ne se permet pas de libérer de l’enfance. De plus, elle affirme le pouvoir de la sexualité féminine. Dans Le Regard, les femmes regardent le monde avec leur vagin. Serait-ce donc une revanche des femmes sur la psychanalyse ? Ce n’est pas sûr. En revenant toujours à son enfance, Louise Bourgeois montre que le médecin viennois avait raison. Et je pense que l’on peut voir dans sa destruction du père une forme de réconciliation. Elle va certes plus loin : elle ne se contente pas de tuer le père, elle le détruit, mais c’est justement cela, ce dépassement, qui permet la réconciliation.
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Une réponse sur « [club] Louise Bourgeois : Femme et psychanalyse, revanche ou réconciliation ? »
Je pense à cette phrase qu’elle a dite : « L’art nous permet de rester sains d’esprit ». Là aussi, on est dans la lignée de Freud et de l’idée de l’art comme sublimation des névroses.
Mais le retour indéfini à l’enfance ne serait-il pas, lui aussi, une névrose ? Plutôt que de la canaliser, est-ce que l’art n’entretient pas la névrose, de s’en nourrir ? On parle souvent d’exorcisme à propos des oeuvres de Louise Bourgeois sur le père, mais à part montrer la destruction, que montre-t-elle de l’exorcisme du passé ? Il n’y est pas montré de réconciliation : même si elle est permise par la destruction du trauma, elle n’est pas nécessairement faite, ni manifestée dans l’oeuvre.