Le nom de Bettelheim est connu surtout pour sa Psychanalyse des contes de fées et pas pour cet article sur le « Devenir femme » ; pourtant, il me semble qu’on peut faire un lien entre les deux écrits, puisque le premier ouvrage traite de nombreuses héroïnes féminines et que les contes de fées mettent justement en scène et en question le devenir-femme : le petit chaperon rouge et les risques de la séduction, par exemple. La réflexion sur la féminité dans l’Amérique de l’après-guerre n’est sans doute pas pour rien dans l’analyse psychanalytique des contes de fées.
Quant au nom de Margaret Mead, il était connu dans les années 70 au point d’être cité dans un film de Luis Bunuel, Les fantômes de la liberté, lors d’une scène où un policier instructeur recommande à ses recrues la lecture de L’un et l’autre sexe (Male and female) pour mieux comprendre le rapport des sexes… Son oeuvre était par ailleurs connue par les communautés gay, lesbienne, trans et bisexuelles comme asseyant l’idée (lancée par le premier Freud) d’une bisexualité innée de l’être humain. Plus en amont, son étude sur la sexualité dans le Pacifique rentre dans le sillage du Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot.
2 réponses sur « [club] Bettelheim & Mead – Répercussions »
N’oublions de rappeler que Betty Friedan consacre un chapitre de La Femme mystifiée à l’influence de Mead et à sa vulgarisation.
Quant à Bettelheim, dans Survivre, il aborde les effets de l’éducation sur les comportements sexués et son analyse est toujours actuel. Il souligne notamment le manque de modèles de femmes actives dans la littérature enfantine.
Je ne sais pas si la littérature jeunesse d’aujourd’hui laisse plus de place aux héroïnes : qu’en penses-tu ? A part Alice détective peut-être, mais c’est à destination de pré-ado (et ce n’est pas tout nouveau!).