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[club] Théroigne de Méricourt – Un exemple de sublimation

theroigneIl est frappant dans le cas de Théroigne que sa « folie » apparaît avec la déception : quand elle ne croit plus en la révolution, quand elle est arrêtée, elle sombre. Comme si l’action politique et révolutionnaire l’avait en quelque sorte protégée de la folie.
On peut bien sûr répondre que de toutes façons elle aurait fini par sombrer.

C’est peut-être aussi un moyen de la faire oublier (voir poste précédent). Je pense que Théroigne était effectivement mélancolique, qu’elle avait une fragilité psychologique comme on dirait aujourd’hui et qu’on a su la pousser à bout.

Je pense aussi que son engagement politique l’a effectivement aidé. C’est un moyen de sublimation.

Bien sûr il ne guérit pas comme une cure psychanalytique, et sitôt le moyen de sublimation enlevé il y a une rechute.

Une réponse sur « [club] Théroigne de Méricourt – Un exemple de sublimation »

Je te rejoins, il y a quelque chose qui peut déranger dans l’association entre l’action politique et la sublimation : mener un combat pour la justice, n’est-ce pas se dépasser soi-même ? S’arracher à ses petitesses ? C’est ce que disait Proust à propos de la création artistique, contre la méthode critique de Sainte-Beuev qui réduisait l’oeuvre à la vie de son auteur : le moi qui écrit, c’est quelqu’un d’autre que le moi de tous les jours.
Lorsqu’on parle de sublimation, on sous-entend souvent non seulement que les frustrations (ou les humiliations dans le cas de Théroigne) expliqueraient son engagement politique, mais aussi que cet engagement n’aurait que ce motif pour moteur. C’est voir le héros du point de vue de son valet, pour paraphraser Hegel, et manquer la grandeur qu’il y a, pour chaque homme, à défendre une cause qui le dépasse.

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