A son corps défendant, Anna Freud pose la question, éminemment psychanalytique, du poids du père dans la vie sentimentale d’une fille.
Elle ne s’est en effet jamais mariée mais a mené sa vie aux côtés d’une autre femme. Une interprétation hâtive y verrait un moyen de ne pas se détacher du père. Mais qu’en était-il vraiment ? Faut-il y voir un détour pour éviter un conflit, une séparation, ou un choix pleinement conscient pour épouser, justement, une voie difficile à suivre à son époque ?
2 réponses sur « [club] Anna Freud – La question du père, encore »
Les partisans de Mélanie Klein et sans doute d’autres adversaires ont toujours avancé cet argument (Oedipe inachevé etc) pour s’opposer à Anna.
C’est un argument facile car elle est la fille de Freud (voir le post précédent).
Est-ce si étonnant de voir une fille s’occuper de son père (qui en plus est un génie…)?
C’est un argument de jaloux : Anna est la fille de Freud, et Mélanie a beau répéter qu’elle est la vraie freudienne, elle ne sera jamais la fille de Freud. Anna aurait pu faire tout, dire tout, elle aurait toujours été la fille de Freud.
C’est à la fois sa bénédiction et sa malédiction : elle est la fille de Freud.
Je compte faire bientôt un post sur le débat au sujet de la sexualité d’Anna Freud, de même je trouve que le débat sur sa relation au père (ou au Père?) est une façon de s’écarter de son oeuvre, de sa vie (et c’est dommage car elle est riche et intéressante)
Pour moi l’oeuvre d’Anna Freud prouve qu’elle n’était pas seulement la fille de, qu’elle n’a pas été écrasée par son père. Même si oui, elle a voulu se faire aimer de lui, a préféré rester à ses côtés… Mais bon, aimer et respecter son père sont plutôt des qualités, non?
Il faut bien en passer par là avant d’aborder les autres sujets… Alors maintenant, en avant pour tes posts sur les débats sur sa vie et son oeuvre !